L'ESPRIT du REIKI

 

l'enseignement de HAWAYO TAKATA,

premier Maître de Reiki

 

 

(l'ancien idéogramme Reiki tel qu'il était écrit avant 1940)

 


 

 

 

 

Un mot de Phyllis Lei Fururnoto, "O Sensei"

 

Au Japon, chaque personne "connaît" le Reiki. Le Reiki est l'énergie de la vie. Cette énergie est respectée et utilisée pour guider la vie quotidienne. A chaque moment de la vie correspondent une cérémonie et une tradition basées sur la compréhension du Reiki, énergie de vie. Cette attitude vis-à-vis de la vie a suscité des règles de conduite - des manières de vivre - au sein de la culture japonaise. Une de ces "manières" ou "arts" est le Système Usui de Guérison Naturelle. Ce Système est un Art de guérir, une voie vers l'unité, à partir d'une manière de vivre parliculière.

Quoique le mot Reiki soit maintenanl ulilisé pour désigner le Syslème Usui de Cuérison Nalurelle, il est plus juste de dire que nous étudions le Système Usui de Guérison Naturelle afin d'intégrer le Reiki dans notre vie. Le cadeau offert à l'Occident par le Reiki est une voie simple pour vivre notre vie, considérée comme une expérience sacrée et honorable.

Dans l'essence de la tradition orale, l'élève est en connexion constante avec lasource de cette tradition, son enseignant et son mentor. Cette connexion n'assure ni la validation, ni la sécurité, ni le contrôle. Cette connexion sert de guide, telle une pierre de touche, tandis que les élèves eux-mêmes trouvent leur propres chemin à travers le labyrinthe de leur esprit et de leurs croyances.

Une autre caractéristique de la tradition orale concerne les changements naturels. Les adaptations apportées aux histoires cl l'emphase mise par le professeur en fonction de l'élève. Ceci permet de conserver aux histoires tout leur dynamisme et toute leur vie. C'est la leçon et les mots, dont de rappelle l'élève, qui sont l'essence de l'histoire. et non pas les données.

Acceptez cette offrande et utilisez-la avec discernement. Lais­sez les histoires pénétrer au lieu de sagesse qui se trouve en vous. Permettez à cette sagesse de guider votre vie quotidienne.

 

Phyllis Lei Furumoto est la petite fille de Hawayo Takata et la gardienne de la lignée du Système Usui de Guérison Naturelle.

 

 

 

 

Hawayo Takata

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Préface:

 

Les étudiants de Takata aspiraient depuis longtemps retrouver dans un livre les histoires qu'elle avait coutume de raconter. J'ai moi-même attendu très ardemment le moment de voir se réaliser l'accomplissement de ce legs. Durant toute la période préparatoire à la rédaction de ces histoires, une intense recherche sur la culture et les diverses pratiques utilisées dans le bouddhisme a été effectuée par Suzanne Rose, une des élèves de Takata qui est actuellement un Maître de Reiki actif. J'ai eu également le nombreuses conversations avec certains élèves et certains maîtres initiés par Takata dans le but de vraiment comprendre la signification de ces histoires. Takata  nous disait : "Ecoutez et apprenez" et "Faites ainsi". Mais elle ne nous a jamais expliqué le pourquoi ni le comment. C'est ainsi que se transmettent les enseignements oraux d'un maître.

Anne Marie Mayltew et Ruth Scolnick m'ont aidée, par leurs judicieux conseils, à communiquer plus clairement mes idées et mes pensées. Dixie Shipp a contribué à l'arrangement final des histoires. Cathy Kronenberg a fait la traduction française. révisée par Jean-Paul Gagnon. C'est grâce aux efforts de nous tous que ces histoires mn pu être publiées. Tous, nous avons apprécié ce moment où il nous a été donné de nous retrouver plus près de Takata, atteignant une compréhension plus profonde de ce cadeau sans prix due nous connaissons sous le vocable Reiki.

HawayoTakata était une grande dame, connue, aimée et respec­tée par un grand nombre de gens venant de toutes les couches de la société. Elle a ramené le Reiki du Japon en 1930 et, pendant trente ­cinq années, elle fut le seul Maître à l'enseigner. Elle a pris la responsabilité de faire en sorte que le Reiki soit enseigné selon la tradition dont elle-même était l'héritière.

Depuis 1975, avec la multiplication des maîtres, son enseigne­ment s'est répandu dans le monde entier. Elle compte sans aucun cloute parmi les personnalités de ce siècle qui ont apporté de grands changements dans la manière dont les gens vivent et se perçoivent pour que le monde devienne un lieu meilleur.

Je vous invite à lire ces histoires avec autant de joie que j'en ai eu en les écrivant.

 

Fran Brown


 

 

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1 - LES PREMIERES ANNEES

 

 

Laissez-moi vous raconter une histoire ...

 

Tout commença alors que l'aurore pointait sur l'Ile aux Jardins, Kauai. C'était la veille de Noël de l'an 1900. Dans la maison d'un jeune couple japonais, une sage-femme aidait une jeune mère à mettre au monde son troisième enfant. Beaucoup de jeunes gens étaient venus du Japon, sur cette île de fleurs, pour travailler dans l'industrie prospère de la canne à sucre. Cette famille vivait dans le village de Hanamaulu, près de Lihue.

Les cris d'un nouveau-né annonçaient l'arrivée d'une petite fille. La sage-femme dit à la mère : "Vous avez une petite fille forte et en bonne santé."

Lorsque la mère regarda ce minuscule bout d'humanité qui se tortillait et gémissait, elle se dit que si cette petite fille devait jamais arriver à quelque chose de grand, il lui fallait un très grand nom. C'est ainsi que l'idée lui vint de lui donner le nom de la grande ile, Hawaï, changeant seulement la dernière lettre en "O", car les noms des filles se terminent en "O".

Avec un soupir de soulagement, la jeune mère dit : "Donnez-lui un bain et enveloppez-la clans une couverture neuve. Puis tenez-la face au soleil. placez votre main sur sa tête et dites à trois reprises  : 'je te nomme HAWAYO' et ajoutez : ' Succès, succès, succès'. "

Ainsi commença la carrière de quatre-vingt ans de celle que nous connaissons sous le nom de Hawayo Takata,  la femme qui fit sortir le Reiki du Japon et l'apporta au reste du monde.

 

 

Pula pula:

 

Quoique beaucoup plus petite que les enfants de son âge, Hawayo voulait tout faire comme les autres et, généralement, c'était elle qui menait les jeux.

A l'âge de treize ans, les écoliers passaient leurs vacances d'été à travailler dans les champs de canne à sucre. Ils enlevaient les repousses des cannes déjà coupées. Lorsque le contremaître secoua le sac de Hawayo, il ne le trouva rempli qu'aux trois

quarts. Elle était tout bonnement trop petite pour le remplir jusqu'au bord. Elle s'assit et pleura de frustration, en pensant qu'elle ne serait pas capable d'obtenir tenir les treize cents payés pour chaque sac. Deux amis de la famille, la voyant pleurer, vinrent lui dire : "Ton courage mérite une récompense. Nous prendrons sur notre pause de midi pour faire que les sacs soient bien remplis." . A la fin d'août, une petite locomotive tirant un wagon vint chercher les travailleurs pour la dernière fois. 'Tous les étudiants y montèrent  pour qu'on les ramène chez eux. C'est-à-clire tous, sauf  la petite Hawayo. Elle leur demanda d'attendre une minute avant de partir. Enlevant les feuilles et la saleté, elle s'aménagea un petit emplacement pour s'y asseoir, les jambes repliées. Elle leva les mains en regardant vers le cicl et dit : "Seigneur, ceci est une prière de remerciements ! Tous ces mois et ces jours ont été très éprouvants, mais vous m'avez donné votre protection et grâce à la gentillesse de ces gens, j'ai pu faire l'expérience du ramassage de ce pula pula. Merci pour tout, mais s'il vous plait, ne me faites jamais, au grand jamais, revenir dans le champ de canne à sucre. S'il vous plait, permettez que je fasse des choses meilleures avec mes mains". Elle se prosterna trois fois et embrassa  le sol. Inutile de dire qu'une telle cérémonie était tout à fait la distraction qu'il fallait aux étudiants, attendant dans le wagon, pour terminer leur été en beauté!. Ils ricanèrent, se gaussèrent et la taquinèrent pendant tout le voyage du retour.

 

- SOIS RECONNAISSANT -

 

 

Le bar à glaces et à limonade

 

Le conducteur de la locomotive qui tirait le wagon avait observé la scène de la demière joumée dans les champs de canne a sucre. II était également membre du Conseil d'administration de l'école.

Un dimanche, il rendit visite au père de Hawayo.

S'adressant à celui-ci, il dit : "Kawamuru-San, le directeur de l'école a demandé si Hawayo pouvait venir séjourner dans ma famille. Il nous faut deux professeurs remplaçants et nous n'avons pu en trouver qu'un. Nous aimerions que Hawayo assume la suppléance au cours préparatoire. Elle pourrait faire ses propres travaux scolaires le Soir."

Le père donna son accord. Elle se débrouillait bien avec les enfants et ainsi, le vendredi, elle recevait une pièce d'or de cinq dollars et un dollar d'argent. Ceci représentait une aide substantielle pour sa famille. L'été suivant, en 1914, elle se rendit à Lihue à l'occasion de l'ouverture d'un grand magasin. Il lui sembla avoir marché plus de trente kilomètres alors que, en fait, la distance n'était que d'une douzaine de kilomètres.

En ville, elle rencontra un homme qu'elle connaissait et qui avait la concession d'un bar à glaces et à limonade. Tout en parlant, il lui demanda si elle voulait gagner un peu d'argent en lavant les verres à limonade et les coupes à glaces. Elle se dit que c'était une excellente idée. Lorsque les clients étaient nombreux, il lui demandait de l'aider à les servir.

A la fin d'une journée intense, ils se retrouvèrent tous les deux très fatigués. En plus, Hawayo pensait à la marche de douze kilomètres qu'elle aurait à faire à pied pour retourner chez elle. Le propriétaire du bar à glaces devina ses pensées et lui dit : "Veux-tu que je te ramène dans mon buggy ? Tu as travail lé très dur aujourd'hui et tu dois être très fatiguée". Elle objecta que ce n'était pas sur son chemin, mais fut cependant très heureuse quand il insista.

A leur arrivée à la maison, après avoir salué ses parents, il dit à son père : "Hawayo m'a énormément aidé aujourd'hui. Elle apprend vite et est très compétente. J'ai besoin de quelqu'un à plein temps et j'aimerais qu'elle travaille pour moi. Y voyez-vous un inconvénient ?".

Elle avait terminé l'école américaine, mais continuait l'école japonaise, le matin, de six heures à huit heures. Elle faisait ensuite, à pied, les douze kilomètres pour aller travailler au bar à glaces. Et pendant ses temps libres, elle faisait du classement. dans le bureau de l'administration du grand magasin.

 

- GAGNE TA VIE HONNETEMENT -

 

 

La dame élégante

 

Il y avait une dame très élégante qui venait au magasin et laissait une liste d'achats que son chauffeur venait chercher plus tard. Parfois, elle donnait la liste à Hawayo qui disait : "Merci madame et bonne journée", en s'inclinant très bas devant elle.

La dame élégante souriait en quittant le magasin.

La première fois que Takata fit cela, le chef de rayon, un Hawaïen, lui donna une petite tape et lui dit : "Cette dame appartient à une famille très importante. Elle est née ici et a épousé un aristocrate européen. Son père possède à lui seul toute une plantation. Ce n'est pas un associé comme la plupart des planteurs ici. Toute l'affaire est à lui. Ses enfants ont tous été élevés et éduqués en Europe. Ce sont des gens distingués."

Un jour, la dame élégante demanda à Hawayo : "As-tu des vacances ?. Tu m'as dit que tu étais pensionnaire à l'école de l'église parce que ton père travaille à Kealia. Pendant tes vacances, je peux t'offrir un emploi dans ma résidence de Kealia. J'aimerais beaucoup que tu viennes. Ton père et ta mère seraient très contents aussi, j'en suis sûre. Tu pourrais leur rendre visite toute la journée le dimanche. Je doublerai le salaire que tu gagnes ici ; tu seras logée, nourrie et ,je te fournirai des vêtements.". Voilà qui était une proposition TRES attrayante.

Hawayo alla voir son patron et lui dit : "Je sais que j'ai un très bon emploi ici. J'ai l'intention d'aller chez la dame élégante pendant ma semaine de congé. Si elle me demande de rester et me fait une offre très intéressante, je ne pourrai peut-être pas refuser. Dans ce cas, puis-je être libérée de mes fonctions ici".

après un instant de réflexion, le patron répondit :

" ... je suis certain que tu seras très heureuse et elle sera contente de t'avoir. Nous ne voulons pas te voir partir. Mais nous avons un commerce et nous devons satisfaire nos clients. Et elle est une de nos clientes les plus importantes. Je peux donc envisager de te libèrer."

Comme ses vacances commençaient le jour suivant, I Hawayo demanda au patron s'il voulait bien lui faire une lettre de recommandation.

 

- PENSE À TA SECURITE -

 

 

Le mariage

 

La dame élégante vivait dans la maison la plus somptueuse que Hawayo eût jamais vue. C'était une superbe demeure coloniale, bâtie sur un domaine de sept hectares, plus cinq maisonnettes et des dépendances, entourées d'un magnifique gazon et de fleurs. Vingt et un serviteurs y étaient employés. Elle n'aurait jamais osé rêver qu'un jour elle dirigerait tous ces gens, ni que sa relation avec cette femme, excellente d'ailleurs, se poursuivrait pendant vingt-quatre années. Hawayo commença à travailler pour la dame élégante et savourait chaque instant. Elle mesurait un peu moins d'un mètre cinquante et était très mince, avec des yeux étincelants. Elle était vêtue d'un magnifique kimono et d'un obi recherché. Elle faisait penser à une petite poupée japonaise. Elle était très polie et respectueuse lorsqu'elle rencontrait les nombreux personnages, des plus intéressants, qui venaient de très loin rendre visite à la dame élégante. Cette femme avait également à son service un jeune comptable japonais qui avait besoin d'une épouse. Et elle espérait qu'ils s'aimeraient et s'entendraient bien. Ce fut le cas. Le 10 mars 1917, Saichi Takata et Hawayo Kawamuru se marièrent et furent très heureux ensemble. Ils eurent deux petites filles. La première naquit le jour de l'anniversaire de la dame élégante, ce qui combla celle-ci d'une très grande joie. Puis Saichi tomba malade et se rendit à Tokyo, à la clinique Maeda, pour s'y faire soigner. En 1930, à trente-quatre ans, il mourut d'un cancer des poumons. Ce fut un grand choc et une perte terrible pour sa famille et la communauté. En effet, Saichi était la première personne, d'origine orientale, à être nommée directeur de la sécurité sociale par le gouvernement. C'est lui aussi qui avait introduit la pratique de faire payer, par les propriétaires de la plantation, le salaire du prêtre ou du pasteur qui servait les ouvriers. Son raisonnement était que la plantation avait besoin des ouvriers et que les ouvriers avaient besoin de l'Eglise. Cela créait un respect mutuel. Il faisait aussi du bénévolat pour les scouts, les associations de volontariat et des groupes sportifs. Vers la fin de sa vie, il avait dit à Hawayo : "Avec la loi de l'évolution, toute chose doit changer. Ne porte pas le deuil. Lorsque tu penseras à moi quand je serai mort, tu redresseras la tête et tu souriras. Relève-toi et souris. Alors je saurai que, toi aussi, tu comprends ce que la religion essaie d'enseigner. Je veux que tu sois libre de voyager, de t' intégrer au monde et de faire ta propre vie. Je ne veux pas que tu m'enterres à Kauai et que tu pleures pour une tombe sur une colline.". Elle lui dit alors : "Je veux que tu sois à mes côtés pour m'enseigner, me guider et me donner du courage. De cette manière, je n'échouerai pas.". Elle sentit toujours sa présence lorsqu'elle avait besoin de lui.

 

- NE TE FAIS PAS DE SOUCI -

 

 

Le camphrier

 

Elle travaillait très dur pour parvenir à subvenir financièrement aux besoins de sa famille. Elle se reposait peu, s'efforçant de cacher sa tristesse, au point d'en faire une dépression nerveuse. Elle souffrait aussi de douleurs abdominales, d'une tumeur utérine. qui nécessitait une opération, d'emphysème dû à l'asthme, ce qui l'empê­chait de subir une anesthésie. Elle se sentait désespérée.

Un jour, alors qu'elle était assise sous un grand camphrier, regar­dant le ciel et méditant, elle priait en disant : "Dieu, si vous avez des oreilles pour entendre et des yeux pour voir, s'il vous plaît, regardez dans quel triste état je suis. Je n'ai pas encore trente-cinq ans ; cependant, c'est comme si j'en avais soixante. Je ne peux pas marcher droit à cause de la douleur que j'ai à l'estomac. Souvent, je ne peux même pas respirer. J'ignore comment me sortir de cette situation. C'est pourquoi il faut que vous me montriez le chemin, si je dois survivre. J'ai besoin d'AIDE. Je suis reconnaissante d'être en vie, mais mon Dieu, faites que je sois forte. Donnez-moi la santé, car je suis prête à vous servir."

Dans sa tête, elle entendit une voix venant du ciel lui dire : "Oui, tu as beaucoup de problèmes. Ecoute bien... la première chose est de prendre soin de ta santé et de celle de ta famille. Si ta santé est bonne, tu peux avoir l'abondance, car tu peux travailler et gagner de l'argent. Tu seras heureuse et en sécurité et tu vivras longtemps."

Elle inclina la tête vers le sol et dit : "Merci, merci. Mais je ne sais pas comment. Montrez-moi la voie. J'accepte, j'accepte."

Elle ne savait pas comment elle avait réussi à se faire entendre, mais ses paroles avaient dû atteindre l'univers car, trois semaines plus tard, sa vie commença à changer du tout au tout.

Une de ses soeurs décéda du tétanos. Elle n'avait que vingt-cinq ans et un an de mariage. L'événement était trop triste pour être annoncé par lettre à ses parents. Takata devait aller au Japon apporter la nouvelle en personne. Une fois au Japon, elle se rendrait à la clinique où son mari avait été soigné.

 

- FAVORISE LA BONNE SANTE -

 

 

Les parents

 

Les parents de Hawayo, les Kawamuru, avaient immigré a Kauai quarante ans plus tôt. Ils n'étaient jamais retournés au Japon depuis. Ils décidèrent. en 1935, d'aller y passer une année de vacances.

Avant leur départ, Hawayo leur avait conseillé de moderniser leur maison du Japon, en leur disant : "A Kauai, vous avez pris l'habitude du confort, alors qu'au Japon, comme vous le savez, tout est resté très, très vétuste. Vous devriez installer un robinet dans la cuisine pour avoir l'eau courante et ainsi ne pas être obligés de la porter depuis le puits, de l'électricité aussi pour la lumière et des toilettes à l'eau courante. Avec ces commodités-là, vous aurez du confort et vous pourrez rester un an.".

A présent, elle était la messagère de cette nouvelle très, très triste. C'était son devoir. Leur écrire risquait trop de leur causer un choc. II fallait qu'elle leur dise avec ménagement et en personne.

Sa belle-soeur proposa de l'accompagner pour lui indiquer où se trouvait la maison de ses parents à Yamaguchi. Ses deux filles étaient également du voyage pour tenir compagnie à la plus jeune des filles de Hawayo. Hawayo avait sûrement besoin de soutien moral, avec la tritesse et la lourdeur du fardeau dont elle avait la charge.

Elle emportait aussi les cendres de son mari, dans l'espoir de lui offrir de secondes funérailles au temple Ohtani.

Sur le bateau, elle fit la connaissance d'un moine bouddhiste de Kona. ll se rendait à Kyoto pour remplir la fonction de ministre résident au temple principal. Avec gentillesse et douceur, il proposa de garder l'urne jusqu'à ce que Hawayo puisse recouvrer la santé et se rendre au temple pour assister aux deuxièmes obsèques de Saichi Takata. Entre-temps, elle avait un devoir à remplir envers ses parents. Elle sentait que le soulagement, qu'apportait la gentillesse d'un étranger, faisait aussi partie du plan divin tracé pour elle. C'est ainsi que Hawayo et ses compagnes prirent donc le train pour Yamaguchi.

Lorsqu'elles arrivèrent à la résidence des parents, ces derniers étaient tellement, tellement heureux !. Hawayo se tourna vers sa belle soeur. Leurs regards se croisant elles se dirent :"Non, pas aujourd'hui, pas aujourd'hui. Ils sont trop heureux. L'amour d'abord  , le devoir demain.".

La maison était très gaie. Il y avait de nouvelles portes shoji, de nouveaux tatamis pour couvrir le plancher, un robinet dans la cuisine et, dans un placard, sur la véranda, un petit cabinet de toilette. Pour des gens de Hawaï, c'était très confortable. Ils parlèrent de beaucoup de .choses... les parents étaient tellement heureux de les revoir.

Le matin suivant, les deux femmes se regardèrent et chucho­tèrent : "Après le petit déjeuner, oui, après le petit déjeuner.".

Elles préparaient un petit déjeuner somptueux, composé de produits ramenés de Hawaï : du café Kona, des crêpes et des saucisses viennoises, lorsqu'un homme arriva à bicyclette.

II tenait une lettre à la main. Il salua les parents de manière très douce et solennelle. En s'inclinant très bas, il déclara : "On m'a dit que votre fille Hawayo est venue de Hawaï et je suppose que vous connaissez déjà la triste nouvelle de la mort de votre autre fille. Oh, vous ne saviez pas ! Je suis désolé. N'avez-vous pas reçu le message de Hawayo ? "

Monsieur Kawamuru resta bouche bée.

Les jeunes femmes pouvaient entendre la conversation de la cuisine. Sa belle-soeur poussa Hawayo en lui disant : "A présent, le moment est arrivé. Sors de la cuisine. Tiens la tête baissée, assieds ­toi devant ton père. Incline la tête jusqu'à toucher le sol et dis-lui : 'Je suis désolée. Pardonnez-moi, mais vous étiez tellement heureux hier que nous ne voulions pas gâcher cette journée. Mais c'est vrai en ce qui concerne ma soeur, c'est vrai.'. Dis simplement cela. De cette manière, tu n'auras pas besoin de dire qu'elle est morte ou qu'elle n'est plus de ce monde. Le visiteur l'a déjà annoncé. Il te suffit de dire que c'est vrai."

Lorsque Hawayo eut dit : "C'est vrai, c'est vrai", sa voix s'étrangla et les mots "pardonnez-moi et je suis désolée" vinrent difficilement. Elle attendit quelques secondes.

Son père lui mit la main sur l'épaule et lui dit : "Tu as souffert durant dix jours et dix nuits sur le bateau où tu ne voyais que la mer et les vagues. Et tout ce temps-là, je suis certain que tu ne cessais de penser à la manière de nous annoncer la nouvelle. Comment pourrais-je verser une larme ?. Cela suffit. Je ne pleurerai pas. Tu as enduré toute la souffrance et je la partage avec toi. Sèche tes larmes et relève-toi.".

Sa mère prit la parole et dit : "Moi non plus, je ne verserai aucune larme. Mais qu'attendons-nous ?. Nous savons ce qui est arrivé à notre fille. Habillons-nous et dépêchons-nous d'aller à l'église. Nous lui offrirons des prières et une messe. C'est la seule manière de l'atteindre et elle l'appréciera. Allons vite à l'église.".

Le visiteur était confondu. ll ne savait que dire, si ce n'est : "C'est une très bonne idée. J'irai devant à bicyclette pour prévenir tous les voisins et leur demander d'être à l'église lorsque vous arriverez. Je suis certain que les cérémonies nous aideront tous." Et il enfourcha sa bicyclette et partit.

Lorsque la famille arriva à l'église, les gens étaient déjà là. Ils étaient tous en habits de travail, n'ayant pas eu le temps de se changer. Mais ils étaient là. Le prêtre se tenait à l'entrée et dit : "Kawamuru-San, nous avons appris la nouvelle et nous vous attendions. Entrez, je vous prie, et prenez place. L'office va commencer tout de suite."

Les cérémonies furent magnifiques et ils se sentirent réconfortés. Après les offices religieux, la femme du pasteur servit des gâteaux et du thé. Ils parlèrent un peu et s'en retournèrent à la maison.

Ce soir-là, après le dîner, Hawayo et sa belle-soeur firent des projets. Elles comptaient emmener les parents passer cinq ou six jours dans les stations thermales, au sud de Beppu. Ensuite ils retourneraient aux environs de Hiroshima, où la grand-mère de Hawayo possédait une grande maison avec des vergers, de petites rizières, des potagers et même une petite plage où l'on pouvait ramasser des palourdes et des huîtres. Elles resteraient là quelques jours, puis y laisseraient les parents pour qu'ils puissent profiter d'un séjour plus long. Hawayo se rendrait alors à Tokyo à la clinique Maeda.      

 

- HONORE TES PARENTS -

 


 

 

2 - TAKATA DECOUVRE LE REIKI

 

 

L'opération n'est pas necessaire

 

Madame Takata fut admise à l'hôpital Maeda à Akasaka. C'était là que son mari avait été soigné et on l'y reçut de nouveau. Un coup d'oeil suffit au docteur Maeda pour lui dire clair et net qu'il lui fallait du repos et des soins. Sa soeur, la diététicienne, lui ferait porter de la bonne nourriture et elle devrait considérer cet endroit comme un lieu de vacances. Elle devait chercher le repos, la détente, la paix de l'esprit. Trois semaines plus tard, elle passa un examen complet et une radiographie. On lui annonça qu'elle avait une tumeur, des calculs biliaires et l'appendicite. C'était donc là la cause de son incessante douleur dans le ventre ! L'opération fut prévue pour le lendemain matin, à sept heures.

Le matin suivant, l'infirmière vint la préparer pour l'interven­tion. Ensuite, elle l'emmena dans la salle d'opération et l'installa sur la table. La responsable du bloc opératoire préparait les instruments chirurgicaux nécessaires. Les médecins se lavaient les mains. Takata pouvait entendre l'eau couler et le bruit des conversations, sans pour autant comprendre ce qui se disait. Elle était allongée, immobile, sur la table d'opération.

Puis, soudain, elle entendit une voix. Elle ouvrit les yeux et regarda autour d'elle. La voix semblait n'être celle d'aucune des personnes présentes dans la pièce, mais elle disait : "L'opération n'est pas nécessaire.". Lorsqu'elle l'entendit pour la première fois, elle se dit : "Je divague, je suis folle, j'entends des voix."

Mais la seconde fois qu'elle entendit la voix qui répétait : "L'opération n'est pas nécessaire", elle se pinça et estima : "Si je sens quand je me pince, c'est que je n'ai pas perdu la tête. Si j'entends encore une fois la voix, je la croirai.".

La voix fut plus forte la troisième fois : "L'OPERATION N'EST PAS NECESSAIRE."

Takata demanda alors : "Que dois-je faire à présent ?". La voix lui dit : "DEMANDE, DEMANDE, DEMANDE."

"Demander à qui ?", dit-elle.

La voix se fit à nouveau entendre : "Au chirurgien en chef, au chirurgien en chef, au chirurgien en chef ", et la voix s'évanouit. - Elle descendit de la table d'opération et se retrouva debout. L'infirmière la vit et se précipita vers elle en disant : "Regardez ce que vous avez fait ! Maintenant il va falloir recommencer entièrement votre stérilisation. Voyez dans quel état vous vous êtes mise. Si vous avez envie d'aller aux toilettes, vous auriez dû me demander et vous n'auriez pas eu besoin de descendre de la table.". Et en frappant la table de dépit, l'infirmière conclut : "Vous avez tout gâché.".

"Non, je ne veux pas de bassine, répondit Takata, je veux voir le médecin.".

Le médecin entra avec une serviette stérile posée sur ses mains, prêtes pour l'opération, et demanda ce qui causait tant d'émoi. Lorsqu'il la vit debout, il s'écria : "Regardez ce que vous avez fait ! Maintenant nous devons recommencer à zéro."                  

Takata lui demanda : "Y a-t-il un autre moyen ?".

Le chirurgien lui demanda : "Avez-vous peur de mourir ?"

Elle répondit : "Non, c'est l'un des meilleurs hôpitaux du Japon."

"Avez-vous peur de l'opération ?"

"Non. Mais dites-moi ! Y a-t-il un autre moyen ?"

Il répondit : "Oui, tout dépend du temps dont vous disposez ici, à Tokyo. Cela pourrait prendre des semaines, des mois, peut-être même un an. Qui sait ? Cela dépend de la rapidité avec laquelle vous réagirez. Ma soeur, la diététicienne viendra vous en parler."

 

 

La clinique Reiki

 

La soeur du médecin, la diététicienne, était entrée à l'hôpital de l'Université de Keo dans un état très grave, causé par la dysenterie. Lorsqu'elle tomba dans le coma, on appela sa fille à l'école, lui demandant de venir voir immédiatement sa mère.

Comme la fille quittait l'école, une de ses amies l'arrêta et lui dit d'aller d'abord à la clinique Reiki du docteur Hayashi, Shina No

Machi, qui se trouvait juste en face de l'hôpital. Madame Hayashi ­l'accueillit et la petite fille expliqua que son grand-père, le docteur Maeda, était professeur de médecine interne et que sa mère était dans le coma à l'hôpital. Elle demanda si le docteur Hayashi pouvait venir à l'hôpital avec elle pour voir s'il lui était possible d'aider sa mère. Celui-ci reconnut le nom de son propre oncle et accepta de venir immédiatement.

Il donna un traitement Reiki à la mère et elle sortit du coma. II continua à lui donner un traitement, chaque jour, jusqu'à ce qu'elle puisse rentrer chez elle. Une fois rétablie, elle suivit la formation Reiki.

Cette femme savait très bien que le Reiki était efficace. Elle emmena donc Takata à la clinique de Hayashi.

Après les salutations, Madame Hayashi les introduisit dans une salle où se trouvaient huit tables de travail. A chaque table, deux praticiens travaillaient sur un client. Lorsque vint son tour, Takata s'allongea sur l'une des tables. L'homme qui travaillait sur sa tête lui dit que ses yeux lui prenaient beaucoup d'énergie. Ils avaient besoin d'être revitalisés. L'autre homme, qui traitait son ventre, à partir du côté droit de son corps, lui dit :

"Je sens que vous souffrez beaucoup dans la région de la vésicule biliaire."

En traitant un peu plus bas, il ajouta : "Vous avez une excrois­sance... cela pourrait être une tumeur, et je sens beaucoup de mau­vaises vibrations autour de votre appendice."

COMMENT POUVAIENT-ILS DIRE CELA ?. L'hôpital n'avait pas eu le temps de leur communiquer son diagnostic. Elle se pinça pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas et décida d'attendre le lendemain pour poser des questions.

Pourquoi leurs mains étaient-elles si chaudes ? Et pourquoi vibraient-elles légèrement ?

POURQUOI LEURS MAINS ETAIENT-ELLES SI DIFFERENTES ?

Le jour suivant, en arrivant à la clinique, elle regarda au plafond pour voir s'il n'y avait pas de fils qui en descendaient. Elle n'en vit aucun. Elle laissa donc tomber son sac par terre pour avoir un prétexte pour jeter un coup d'oeil sous la table. Là non plus, il n'y avait aucun fil. Pendant que le praticien, sur sa droite, travaillait sur son ventre, elle s'empara brusquement à deux mains de sa manche. Il sursauta de surprise, mais fouillant dans la poche de sa manche, il lui tendit un mouchoir en papier en disant : "Si vous en vouliez un, pourquoi ne pas l'avoir demandé ?"

Elle dit : "Non, je ne veux pas de mouchoir en papier ! Où se trouve la pile ? "

"Quelle pile ?"

"La pile, la machine !"

"Je ne sais pas de quoi vous parlez."

Elle dit : "Il n'y a aucun fil qui descend du plafond, pas davantage sous la table. Mais vos mains sont si chaudes ! Où est la pile. où est la machine ?"

En entendant cela, tout le monde éclata de rire. L'un des praticiens riait tellement qu'il en tomba de son petit tabouret. Le docteur et Madame Hayashi vinrent voir ce qui se passait de si dr6le et, à leur tour, se mirent à rire. L'habituel décorum et les usages de là clinique avaient, pour un instant, disparu !

 

- NE T'INQUIETE PAS -

 

 

La Voie

 

Après trois semaines de traitements de Reiki quotidiens, elle se sentait beaucoup mieux. Tous les maux et toutes les douleurs s'étaient évanouis ; plus de problèmes avec ses yeux. Son teint était meilleur qu'il n'avait jamais été et ses forces revenaient. Le Reiki lui rendait la santé.

En quatre mois, l'asthme et les calculs biliaires avaient disparu. La santé de Takata était rétablie.

Elle sentait qu'elle avait besoin du Reiki pour se maintenir en bonne forme.

Lorsqu'elle demanda à son amie, la diététicienne, si elle pouvait apprendre le Reiki, elle lui répondit : "Le Reiki est un trésor japonais jalousement gardé. Il est réservé aux Japonais et toi, tu es Américaine. Je pense qu'il ne peut vraiment pas en être question."

Et Américaine, elle l'était sans aucun doute !. Si elle voulait voir quelque chose, elle s'arrêtait pour regarder. Si elle voulait savoir quelque chose, elle le demandait.

Ce n'était pas là les manières des femmes japonaises. Celles-ci n'étaient pas censées exprimer leurs sentiments en public, pas plus que poser des questions. Si une femme voulait avoir une réponse, elle pouvait poser la question à son époux, plus tard, dans l'intimité du foyer.

Respectant les coutumes japonaises, elle n'ajouta rien de plus. Mais elle était déterminée à trouver un moyen d'apprendre le Reiki. Elle médita et pria pour trouver ce moyen.

Un jour, le chirurgien en chef de l'hôpital lui demanda com­ment elle allait.

Elle lui dit : "J'ai eu une réaction après le quatrième traite­ment. Pendant quatorze jours et quatorze nuits, je suis allée aux toilettes sans arrêt, tellement qu'il fallait que je me traîne, à quatre pattes, pour retourner dans ma chambre. Et l'odeur était horrible ! Tellement mauvaise ! Je ne pouvais manger que du riz tendre et boire que de l'eau tiède. La première fois que j'ai pu marcher à nouveau était le 24 décembre, le jour de mon anniversaire. Et le 25,j'étais une personne différente. Depuis lors, l'asthme, tous les problèmes et toutes les douleurs sont partis. Je n'ai plus de maux de tête ni de maux d'yeux. Je me sens en pleine forme et aussi légère qu'une plume. Tout mon corps a rajeuni. J'ai pris sept kilos et perdu dix ans. Je peux marcher autant que je le désire et aussi courir et souffler comme le vent. J'ai meilleure mine que jamais et je me sens plus forte chaque jour. Je prends ces traitements, je vais mieux et je veux apprendre le Reiki. S'il vous plaît, docteur, aidez-moi."

"Ah, cela, c'est une autre histoire ! s'exclama-t-il. Ils ont des règles. Je pense que l'Association ne veut pas accepter les étrangers. II n'y a rien que je puisse faire."

"Mais si, vous pouvez ! Parce que vous êtes le plus humain des hommes, je sais que vous pouvez m'aider. Alors, s'il vous plaît, dites au docteur Hayashi que Takata est venue ici pour se soigner. Elle recherche la santé, mais elle ne peut se rendre au Japon chaque fois qu'elle a besoin d'un traitement. Donc, pendant qu'elle est ici, elle veut apprendre le Reiki ; et cela l'aidera ainsi que sa famille. Tout ce qu'elle veut faire, c'est être en mesure de nourrir et soutenir sa famille pour qu'ils puissent vivre un peu plus longtemps. Les jeunes meurent à dix-huit ans, à vingt et vingt-cinq ans et cela aussi est vraiment chose trop triste. Tellement triste. Je n'ai que trente-cinq ans et je ne veux pas mourir. Il faut insister sur ce point et dire au docteur Hayashi de sauver une vie, sauver une famille. Vous pouvez le dire puisque vous êtes un grand, un très grand homme."

Il se croisa les bras et la regarda droit dans les yeux. Fronçant les sourcils, il dit : "Eh bien, je vois que vous êtes déterminée. Vous êtes sincère. Etes-vous prête à payer le prix ?"

Sa réponse fut : "Si je peux acheter ma vie, pourquoi pas ? Sans vie, je ne suis personne, je ne suis rien. Si je le peux, je le ferai.". Il  lui demanda comment elle pourrait payer. ­

Elle répondit : "J'ai une maison que je vendrai et je vous enverrai l'argent."

Il prit un air inquiet : "Mais alors, vous n'aurez plus de toit pour loger votre famille !"

Sa réponse fut immédiate : "Ne vous en faites pas pour cela. Lorsque la question se posera, je m'en occuperai. Ne vous tracassez pas pour cela. Non, ce n'est rien. Je n'ai que trente-cinq ans. Lorsque j'en aurai cinquante, que je serai en bonne santé, il se peut que j'aie deux maisons. Mais que représente une maison si je meurs ? Je n'ai rien. S'il vous plaît, docteur."

Son visage exprimait la gravité lorsqu'il lui dit : "Oui, je vais essayer. le ne peux rien promettre, mais je vais essayer. Passez au bureau demain matin. Vous y trouverez une lettre. Portez-la chez le docteur Hayashi et remettez-la à sa femme."

Au lieu de la donner à taper à sa secrétaire, le bon médecin écrivit la lettre personnellement.

A la main. Avec un pinceau. Sur un rouleau de papier d'en­viron deux mètres et demi de long.

Lorsque le docteur Hayashi ouvrit la lettre, il fut très impressionné. Il dit : "Je ne peux ignorer cette lettre. Je suis très honoré d'une telle lettre écrite à la main par un chirurgien aussi illustre. Et il me demande, pour des raisons humanitaires, de sauver Takata et sa famille parce que je connais sa situation. Elle vit tellement loin et elle en a le plus grand besoin. De cette manière, elle pourra s'aider elle-même ainsi que sa famille. Ce sera une chose très noble et grande que le Reiki peut faire."

II convoqua une réunion de l'Association Usui de Recherche sur l'Energie de la Lumière et montra la lettre à ses membres. Il leur exprima ce qu'il ressentait et leur demanda s'ils étaient du même avis que lui, à savoir qu'il serait bon de laisser Takata devenir une praticienne en Reiki.

C'est ainsi que Takata fut autorisée à apprendre le Reiki... après avoir promis de rester au Japon et de travailler à la clinique chaque jour, pendant un an.

 

- SOIS BIENVEILLANT ENVERS TOUS -

 

 

L'année Reiki de Takata

 

A présent que sa santé était rétablie et qu'elle avait la permission de prendre part au prochain cours de Reiki, Takata put s'occuper des détails de sa vie familiale. Elle s'installa ensuite chez les Hayashi où il était convenu qu'elle resterait pendant son année d'internat.

En même temps que les autres élèves en Reiki, elle fut initiée à recevoir l'Energie Universelle de Vie par le docteur Hayashi. Il leur expliqua que cela se ferait en quatre courtes étapes réparties sur quatre jours pour effectuer le premier degré de Reiki.

Le premier jour de cours, on enseignait les positions de base pour donner un traitement au-dessus des épaules, c'est-à-dire la tête, les yeux, les oreilles, le nez et la gorge.

On parlait aussi des maladies susceptibles d'être localisées clans ces parties du corps. On leur enseignait la manière d'arrêter un saignement de nez. de traiter les problèmes d'yeux et de bouche tels que le cancer et les ulcères. On leur apprit aussi à vitaliser la glande thyroïde et à arrêter toute inflammation de la gorge et des amygdales, de même que la diphtérie.

Le deuxième jour, les enseignements concernaient le devant du corps, à savoir : la poitrine, le coeur, le foie, la vésicule biliaire, le pancréas, l'estomac, l'intestin grêle, le côlon et la vessie ; de même que l'utérus et les ovaires pour les femmes.

Plus tard, quand elle enseigna à son tour, Takata disait : "Passez la moitié du temps de traitement sur le devant du corps, car là se trouve l'usine principale. Elle transforme la nourriture ingérée et la redistribue aux endroits nécessaires."

Le troisième jour, la leçon concernait le dos, la colonne verté­brale, les nerfs sympathiques, les poumons, les glandes surrénales, les reins, la rate et, pour les hommes, la prostate. On montrait où et comment placer les mains pour permettre à l'Energie de Vie de couler dans le corps du client, de manière à rééquilibrer son état et à régulariser son mal.

Le quatrième jour, le docteur Hayashi parlait de la façon de traiter les cas aigus et les accidents. Il consacrait également beaucoup de temps à l'aspect spirituel du Reiki, commentant dans le détail les Cinq Idéaux formulés par le docteur Usui, à savoir :

1.         NE TE METS PAS EN COLERE

2.         NE TE FAIS PAS DE SOUCI

3.         COMPTE TES GRACES ; honore tes parents, tes professeurs, tes voisins, sois reconnaissant pour ta nourriture et ne la gaspille pas.

4.         GAGNE TA VIE HONNÊTEMENT

5.         SOIS BON ENVERS TOUTES LES CHOSES VlVANTES

 

On leur enseigna qu'il y a toujours une cause et un effet. Si l'on supprime la cause, il n'y a plus d'effet. Le Reiki agit aussi longtemps que le praticien y croit, l'applique et continue à l'utiliser.

Chaque étudiant recevait une liste des affections et des endroits où il fallait en chercher les causes.

Durant les dernières années où elle enseigna, forte de son expérience, Takata en était arrivée à la conclusion qu'il valait mieux ne pas donner de polycopiés aux gens et les laisser enregistrer vu prendre leurs propres notes pendant ses cours. Elle estimait que des imprimés risquaient d'inciter les praticiens à établir les diagnostics, ce qui devait être laissé à la profession méclicale.

 

 

L'internat

 

A la clinique Shina No Machi de Hayashi, tout se déroulait en fonction d'un emploi du temps mis en place avec succès des années auparavant. Il n'y eut pas d'exception pour l'année d'internat de Takata. Chaque matin, de sept heures à midi, les praticiens donnaient des traitements à tous ceux qui venaient à la clinique. Ils travaillaient deux par deux et, comme ils étaient seize, ils pouvaient traiter huit clients à la fois. Dès que l'on avait terminé le traitement avec un client, le suivant prenait place sur la table. Les praticiens disposaient ensuite d'une heure pour le déjeuner et partaient ensuite, chacun de son côté, donner des traitements à domicile. Chaque praticien se rendait chez un client et donnait un traitement d'environ une heure à une heure et demie.

Parfois, il leur fallait prendre le train et faire un trajet de plusieurs heures avant d'arriver au domicile de la personne à traiter. Leurs clients venaient de tous les milieux. Takata accompagna quelquefois le docteur Hayashi pour donner des traitements dans des demeures très luxueuses. Une fois, elle eut même la chance de traiter une petite princesse.

Généralement, ils rentraient à la maison pour dix-neuf heures. A son retour, Takata trouvait de l'eau chaude pour un bain et un dîner chaud préparé pour elle.

Au terme de son année d'internat, lors de son examen, le docteur Hayashi lui donna son avis sur la manière dont elle avait rempli son rôle de praticienne à la clinique Reiki. ll lui dit que, lorsqu'elle était envoyée au domicile de quelqu'un, elle ne se perdait jamais, bien que ne connaissant pas Tokyo. Le client appelait toujours après le traitement pour raconter au docteur Hayashi comment il s'était passé et indiquait l'heure à laquelle elle était arrivée et repartie: Elle avait traité avec succès de nombreux cas différents. Elle avait passé son examen d'internat avec brio et était désormais prête à exercer.

Le docteur Hayashi la félicita et lui dit qu'elle était prête pour l'Oku Den, le deuxième degré... si elle pouvait se le payer.

En 1936, elle paya cinq cents dollars américains pour le deuxième degré et retourna ensuite à Kauai.

 

- HONORE TON PROFESSEUR -

 

 

Takata disait parfois d'elle-même qu'elle était une « campagnarde ». Elle se montrait toujours très honnête lorsqu'elle avait affaire aux autres. Quand elle voulait savoir quelque chose, elle le demandait directement, mais avec tact. Elle respectait les sentiments des autres et essayait toujours d'être accommodante avec tout le monde. L'avoir comme invitée chez soi était un véritable plaisir. Elle s'adaptait à l'hospitalité qui lui était offerte et donnait toujours une bénédiction particulière à la maison où elle passait une nuit. Elle était également très confiante... Elle estimait que tout le monde était aussi honnête et digne de confiance qu'elle pensait l'être... et ce trait de caractère la rendait vulnérable face à ceux qui parfois profitaient d'elle.

 

 

Sadie

 

Un jour, Takata rencontra une femme de Hawaï qui était déprimée et manquait d'énergie au point de ne plus pouvoir s'occuper correctement de son affaire. Takata, qui était pleine de compassion pour elle, lui donna des traitements dans son appartement pendant une semaine. Puis elle l'emmena à la clinique du docteur Hayashi, en lui disant d'y revenir jusqu'à ce qu'elle retrouve la santé.

Très vite, Takata se rendit compte que cette personne avait aussi de nombreuses préoccupations mentales. Pendant qu'elle la traitait, elle lui parla de son retour à Hawaï, ainsi que de la visite que le docteur Hayashi et sa fille projetaient d'y faire.

Sadie poussa un profond soupir : "J'aimerais tant pouvoir rentrer. Si je retournais à Hawaï, ce serait la fin de mes problèmes."

­Takata lui demanda : "Pourquoi n'êtes-vous pas libre de rentrer ?"

Sadie répondit : "J'ai ouvert mpn magasin et j'aimerais rester ici jusqu'à ce que je sois sûre de pouvoir le laisser en de bonnes mains, d'où tous mes soucis."

Takata nota : "L'hiver ici doit être très dur pour vous. Vous vous remettriez beaucoup plus rapidement à Hawaï."

"Mais je n'ai pas les moyens d'y retourner", dit Sadie. "Eh bien, je vais vous aider", proposa Takata.

Quand Sadie se sentit mieux, elle dit à Takata : "Je vous suis très reconnaissante. Ne vous inquiétez pas ; je vais rentrer à Honolulu et je vais pouvoir vous rembourser."

Lorsque Takata arriva à Yokohama pour prendre le bateau pour Hawaï, elle vit Sadie, assise sur une valise, pleurant à chaudes larmes. Elle lui demanda : "Pourquoi pleurez-vous ? N'êtes-vous pas heureuse de rentrer chez vous ?"

Entre deux sanglots, Sadie se lamenta : "Mes créanciers disent que je ne peux pas partir."

"Des créanciers ?"

"Oui, pour pouvoir ouvrir mon magasin, j'ai emprunté de l'argent et ils veulent savoir qui se porte garant."

Takata lui demanda : "Eh bien, lorsque vous serez à Hawaï, ne pourrez-vous pas envoyer d'argent ?"

Sadie répondit : "Sûrement, mais pas le premier mois, parce que je ne sais pas quelle sera ma situation à Honolulu."

"De combien avez-vous besoin maintenant ?" fit Takata. "De deux cent cinquante dollars."

"Alors je peux vous aider. Mais tâchez de payer vos créan­ciers chaque mois lorsque vous serez à Honolulu."

Elle promit. Ainsi Takata lui vint en aide et elle put prendre le même bateau qu'elle. En fait, on leur donna la même cabine.

Vers le matin, juste avant l'arrivée, Takata fut prise d'un malaise très violent. Elle appela Sadie, mais celle-ci n'était pas là. Elle n'arrêtait pas d'aller aux toilettes finalement, elle dut retourner à son Iit en rampant. Un steward la trouva da l'aida à regagner sa cabine.

Le lendemain matin, lorsqu'ils arrivèrent à Honolulu, le com­missaire de bord l'installa sur une chaise dans la salle à manger en lui disant que si l'inspecteur de l'immigration lui demandait ce qui n'allait pas, elle devait lui répondre qu'elle avait le mal de mer. Sinon, le bateau risquait d'être mis en quarantaine.

Avec son 'mal de mer', Takata fut ensuite renvoyée dans sa cabine et elle y resta jusqu'à ce qu'elle demande à son hôtel d'envoyer quelqu'un la chercher. A terre, elle alla voir un médecin qui diagnostiqua une intoxication par la ptomaïne ou quelque chose de très fort et très irritant pour l'estomac. Elle était si faible qu'elle dut se reposer pendant une semaine avant de continuer son voyage vers Kauai.

 

 

Kapaa

 

En 1930, lorsque Takata eut terminé son année de pratique Reiki à la clinique Shina No Machi de Hayashi, à Tokyo, et après son retour à Kauai en bateau, elle n'avait pas l'intention de faire une profession du Reiki. Cependant, il en fut autrement. Lorsqu'elle eut soigné sa famille et ses proches amis, elle se mit aussitôt offrir ses services à ceux qui avaient besoin d'être guéris. Petit à petit, le bruit se répandit qu'elle avait ce talent et qu'elle voulait bien traiter les gens. Et ceux-ci commencèrent à demander son aide.

Son premier patient fut son beau-frère qui souffrait d'un problème chronique d'estomac et de troubles digestifs.

Une petite fille de cinq ans, qui avait subi deux opérations suite à une mastoïdite, avait grand besoin d'une autre intervention pour drainer ses mastoïdes. Takata lui donna des traitements réguliers, en passant plus de temps sur la zone enflée. Très vite, l'enflure s'accentua.

 

La cicatrice précédente s'ouvrit et suinta pendant cinq jours. Le sixième jour, le fluide était clair et la blessure se referma. L'état de santé de la fillette s'améliora et l'année suivante, elle put aller à l'école sans plus présenter le moindre trouble.

Un homme d'un certain âge opéré de l'appendicite ne guéris­sait pas. Sa plaie devait être drainée, ce qui l'obligeait à rester à l'hôpital. Takata se rendit à l'hôpital pour le traiter, surtout dans la région du, pancréas. Son drainage s'effectua très bien et, au bout de quatre jours, il put rentrer chez lui. Son auto-guérison avait pris ce temps car il était diabétique.

Une personne faisait de l'asthme chronique depuis dix-sept ans. Après quatre mois de traitement, complètement guérie, elle avait pris du poids et était en mesure de travailler comme menuisier et peintre à plein temps.

La nouvelle s'ébruita très vite dans cette petite vi I le, sur la petite île. Un matin, en ouvrant la porte, Takata trouva dix personnes qui attendaient pour recevoir des soins. Chacun voulait être le premier qu'elle verrait. L'un avait fait cent kilomètres, l'autre déclarait qu'il était celui qui souffrait le plus et ainsi de suite.

Takata ne savait comment gérer la situation. Elle appela donc le postier, un ami de la famille, pour qu'il mette de l'ordre. II y avait trop de gens pour un seul jour. ll leur dit donc de rentrer chez eux et de lire le journal local. Lorsque Takata aurait un cabinet, ils pourraient appeler pour prendre rendez-vous. II conseilla aussi à Takata de se procurer un permis d'exercer et de louer un endroit pour travailler, d'installer le téléphone et de ne recevoir que sur rendez-vous.

En octobre 1936, elle ouvrit un cabinet à Kapaa.

 

 

Encore Sadie

 

Un mois plus tard, le docteur Hayashi et sa fille arrivèrent à Kauai... escortés par Sadie qui venait leur tenir compagnie parce qu'ils étaient étrangers.

Ils donnèrent un cours de Reiki et Sadie leur dit : "Dépêchons nous d'aller à Honolulu. II n'y a pas de temps à perdre ici sur cette petite île. Les gens vous attendent à Honolulu et je vous aiderai à faire de la publicité.".Les Hayashi et Takata descendirent à l'hôtel à Honolulu. Chaque jour, au petit déjeuner, Sadie et son mari venaient se joindre à eux et laissaient la note pour Takata. Lorsque celle-ci s'en aperçut, elle avertit l'hôtel qu'elle ne voulait payer que pour les Hayashi et elle-même. Takata trouva un hôtel où ils pouvaient louer deux maisonnettes. Le directeur lui dit : "Vous et votre fille pouvez vous installer, dans une maisonnette et le docteur Hayashi et sa fille dans l'autre. Il y a suffisamment de place ici pour que vous puissiez recevoir des gens et enseigner le Reiki.". Le matin suivant, après le petit déjeuner, ils transportèrent leurs bagages au nouvel hôtel. A leur arrivée, le directeur n'était pas là et le portier leur dit qu'il avait reçu l'ordre de ne pas les laisser entrer. Ils n'y étaient pas acceptés. Sur ce, il sortit leurs valises sur le trottoir. Takata était bouleversée et humiliée et, de plus, elle était étrangère dans cette ville. Elle s'adressa à un autre hôtel où il se trouva que le directeur était un homme de Kauai, qu'elle connaissait. Il les emmena dans un autre hôtel où ils s'installèrent dans deux maisonnettes pour les quatre mois suivants.

Takata louait une salle dans l'une ou l'autre des maisons des jeunes. Le docteur Hayashi donnait des conférences gratuites et Takata faisait les démonstrations. Leurs activités étaient couvertes par la presse écrite et, petit à petit, le public commença à découvrir le Reiki. Sadie vint voir Takata un samedi dans l'idée de lui emprunter vingt-cinq dollars. Elle dit : "Comme vous avez payé mon voyage de retour à Honolulu, mon mari est très fâché et ne me donne pas un sou. Vous devez me prêter vingt-cinq dollars.". Chaque samedi, elle revenait chercher vingt-cinq dollars. Un samedi, le propriétaire de l'hôtel vit Sadie demander de l'argent à Takata. Il dit à Sadie : "Je ne veux pas de gens comme vous dans mon hôtel. S'il vous plaît, allez-vous-en et ne revenez plus jamais.".

Lorsque Takata eut réfléchi à tout cela, elle se rendit compte à quel point Sadie avait profité d'elle. Elle ravala ses larmes et se rappela que, en fin de compte, elle n'était qu'une petite campagnarde dans une grande ville.

C'est alors que Sadie lui demanda de l'argent pour repartir au Japon. Takata le lui donna, estimant que cela valait la peine de payer pour la voir quitter le pays. Quatre heures plus tard, elle revint voir Takata et lui demanda à nouveau de l'argent pour le billet, disant qu'elle avait dépensé l'autre argent pour s'acheter des vêtements. Après tout, elle ne pouvait retourner au Japon avec les mêmes vêtements que lors de sa précédente venue. C'était le comble ! Takata était furieuse !

Elle se tourna vers le docteur Hayashi et dit : « Cette.. cette... cette.... cette chose qui m'arrive... Ne puis-je pas me fâcher, juste une fois ? Je sais que je suis une campagnarde et qu'elle profite de moi tant qu'elle peut. Je voudrais seulement lui faire un oeil au beurre noir et la pousser dans l'escalier pour qu'elle ne revienne plus jamais. »

Hayashi lui dit : "Si vous vous emportez, c'est à vous que vous allez faire du mal. Alors ne vous mettez pas en colère.",

II sourit et se détourna.

Takata prit une profonde respiration et se dit : "Je ne me mettrai pas en colère aujourd'hui."

Très gentiment, elle dit à Sadie : "Voyez-vous cette porte, là, la véranda et juste après les six marches d'escalier pour vous rendre jusqu'à l'allée ? S'il vous plaît, allez-y et après avoir franchi le portail, ne revenez jamais me voir. Je ne veux plus entendre parler de vous."

Takata était déterminée à vivre selon les idéaux du Reiki.

 

- NE TE METS PAS EN COLERE -

 

 

L'exorciste

 

Une veuve et sa fille vivaient en bordure d'un champ de canne à sucre. La fille avait été malade et, avec le temps, présentait une atteinte mentale de plus en plus grave. La veuve décida de rechercher de l'aide pour sa fille. Elle parla de sa maladie à un kahuna philippin (guérisseur). II lui dit qu'elle était possédée et qu'il pourrait la libérer de l'esprit qui s'était emparé d'elle par une cérémonie qui coûterait cent dollars. La veuve le paya et prit rendez-vous pour cette cérémo­nie.

Un samedi, le kahuna arriva avec deux femmes pour l'assister. Ils ouvrirent la cérémonie par des chants. L'un tapait sur une casserole pendant que les deux autres secouaient des hochets. Puis ils com­mencèrent à danser, élevant la voix de manière forte et claire. Tout en évoluant à l' intérieur de la maison, autour de la veuve et de sa fille, ils se mirent à taper du pied lourdement et à crier à tue-tête pour faire sortir le mauvais esprit.

Toute cette agitation fit trembler la maison et des pièces de monnaie se mirent à tomber des interstices entre les planches de bois des murs et du plafond. En fait, la veuve n'avait aucune confiance dans les banques et cachait son argent chez elle.

Les voisins, ameutés par ces cris, ces battements de pieds, ce fracas de casseroles et aussi par la pauvre fille qui hurlait tandis que les pièces pleuvaient de partout, se rassemblèrent autour de la maison pour voir ce qui se passait. Les ouvriers de la plantation qui rentraient du travail avec leurs machettes se joignirent aussi à la foule pour venir en aide à la veuve si besoin était.

L'un des superviseurs de la plantation surprit dans ses jumelles l'agitation autour de la maison de la veuve tandis qu'il contrôlait les champs après la fin des travaux. En regardant de plus près il vit les rnachettes et commença à craindre une émeute. Le bruit arrivait même jusqu'à lui.

S'agissait-il d'un soulèvement ou d'un mouvement de grève ? En tout cas, il semblait y avoir un GROS PROBLEME. .

Alors il décida qu'il valait mieux prévenir l'armée.

Les cris, les piétinements, les chants et les hurlements battaient encore leur plein, faisant un véritable chahut, lorsque trois Jeeps remplies d'hommes armés arrivèrent sur les lieux.

Ils invitèrent le kahuna et ses assistantes à considérer leur travail comme terminé et à laisser la veuve et sa fille remettre la maison en ordre. Quand les voisins virent que les deux femmes étaient sauves, ils rentrèrent chez eux.

Lorsque l'histoire fut classée, Takata proposa à la fille de l'aider à surmonter sa maladie. Le Reiki est calme, serein et il détend.

Avec les traitements, elle retrouva la santé.

 

- SOIS BON ENVERS TOUS -

 

 

La revanche de Sadie

 

La calme admonestation de Takata à Sadie, pour qu'elle parte et ne revienne jamais, laissa celle-ci furieuse. En descendant les marches, elle se retourna et menaça Takata du doigt en disant : "Je vous aurai." Puis elle courut et disparut derrière le portail.

Le directeur de l'hôtel avertit Takata qu'elle allait probable­ment les dénoncer à la police et que Hayashi et elle seraient alors interrogés.

En effet, Sadie se rendit au bureau de l'Immigration et dit aux officiers qui se trouvaient là : "Le docteur Hayashi et Mademoiselle Hayashi sont venus à Hawaï en tant que touristes et en fait, ils donnent des conférences et touchent de l'argent."

Takata se fit beaucoup de souci. Elle voyait déjà les pauvres Hayashi arrêtés et fusillés.

Le docteur Hayashi continua à recevoir des gens en consulta­tion dans un appartement privé. Une dizaine de personnes attendaient pour le voir lorsque deux hommes de race blanche entrèrent. L'un était un chauffeur et l'autre un homme d'affaires élégamment vêtu. II prit place et ouvrit un journal. II se cacha derrière pour parler. "Je suis venu voir le docteur Hayashi", annonça-t-il.

"Takata lui répondit : "Oh, il est très occupé en ce moment."  "II donne des consultations ?"

"Oui, les gens sont ici pour cela."

"Combien demande-t-il pour une consultation ?"  "Rien. tout est gratuit."

"Même la consultation ?"

"De plus, il la donne en privé. Le premier arrivé est le premier servi. II faudra attendre votre tour. II me semble que vous êtes le dernier arrivé, il faudra donc attendre que les autres aient terminé."  "Très bien, j'ai le temps."

Elle lui demanda : "Puis-je savoir quel est votre problème ?" Il répondit : "J'ai des maux d'estomac, de terribles maux d'estomac !"

Takata lui dit : "Des maux d'estomac... bon, il va pouvoir vous aider. Je suis certaine que vous ne regretterez pas d'être venu." Après environ dix minutes, cet homme commença à se sentir vraiment mal. Il souffrait beaucoup de l'estomac, ne pouvant rester ni debout ni couché du fait de crampes insupportables. Aussi dit-il à son chauffeur : "Emmenez-moi à l'hôpital, vite, vite. Faites vite, car je ne pourrai bientôt plus marcher et il vous faudra me porter."

Le chauffeur amena la voiture devant la porte, y installa l'homme et ils se rendirent à l'hôpital.

Une des femmes, qui attendait son tour pour passer en consul­tation, sortit et revint en disant : "Madame Takata, vous êtes espionnée. II y a un policier dehors et lorsque je suis sortie, il m'a demandé ce que le docteur Hayashi m'avait fait. Je lui ai

répondu que je lui avais posé des questions en consultation. II m'a demandé : "Vous a-t-il donné une réponse satisfaisante ?" "Oui", lui ai-je dit. Et il a continué : "Etes-vous contente ? Combien vous a-t-il demandé ?" "Rien, pas d'honoraires."

Le policier prenait des notes en sténo et, voyant ce qu'il écrivait, elle s'était emparée du calepin et l'avait déchiré en mille morceaux en s'écriant : "Espèce d'imposteur ! Ce que vous écrivez est totalement faux. Mon Dieu, quelle horreur !" Et elle avait jeté les morceaux de papier à tous les vents.

Elle répéta : "Madame Takata, vous avez des espions tout autour de l'hôtel."

Peu après, deux policiers arrivèrent et celui qui prenait des notes partit avec eux. Une heure plus tard, deux policiers se présentèrent et demandèrent à parler à Takata. Alors commença l'interrogatoire.

"Etes-vous Takata ?"   "Oui"

"Vous avez des invités ?"  "Oui"

"Où sont-ils ?"

"Ici même."

"Ils doivent se présenter au bureau de l'Immigration pour un interrogatoire."

Elle dit à Hayashi : "Demandez un interprète pour qu' il n'y ait pas d'erreur dans vos réponses. Dites-leur aussi que je ne dirai plus rien, sauf par l'intermédiaire de mon avocat. Et je vous trouverai aussi un avocat. Dites-leur que vous voulez parler à un avocat."

Le policier, avec un geste de menace, ordonna à Takata : "Vous, taisez-vous !"

C'était l'heure du déjeuner, mais personne ne put manger. Ils pensaient tous à la terrible épreuve que traversaient les Hayashi. Au bout d'une heure, ils étaient de retour. Le docteur Hayashi arborait son sourire habituel en racontant ce qui s'était passé.

II avait abordé l'officier de l'Immigration en lui disant : "J'ignore pourquoi on me fait venir ici. Je ne suis pas un travailleur. Je suis un touriste de première classe et j'ai un visa à cet effet. J'ai un passeport en règle. Si vous ne voulez pas de visiteurs, j'ai un pays où je peux retourner. J'ai ma maison là-bas et j'y vis très confortable­ment. Je n'ai nullement besoin d'être ici."

L'officier avait demandé : "Dans ce cas, pourquoi donner des conférences et toucher de l'argent ?"

Hayashi avait rétorqué : "Vos informations ne sont pas justes. Comme vous avez pu le voir dans les journaux, les conférences sont gratuites. Tout le monde peut y assister. Le public y est invité. Je peux vous montrer l'annonce."

L'officier avait répliqué : "Eh bien, selon le rapport, bien que la publicité soit faite dans les journaux, en réalité les gens vous donnent des enveloppes et font passer un chapeau pour une collecte."

Hayashi de répondre: "Cela est faux. Je n'ai jamais demandé cela. Et pourquoi n'avez-vous pas envoyé quelqu'un en chair et en os pour voir ce qui s'enseignait et se pratiquait ? Pourquoi croyez-vous les autres plutôt que moi ?". Alors l'officier avait demandé à Hayashi : "Combien d'argent avez-vous ?". Hayashi lui avait répondu : "S'il s'agissait de parler d'argent , pourquoi ne pas m'avoir posé la question à l'hôtel ? Je ne prends pas tout mon argent sur moi, simplement parce que je viens ici pour un interrogatoire. Mais j'en ai un peu avec moi. Voici mes chèques de voyage. J'ai déjà dépensé trois cents dollars. Mais ceci est un chèque de mille dollars, acheté au Japon, pas à Honolulu. Voyez, il porte le tampon de la Banque Impériale de Tokyo. Ma fille a les siens. Moi, j'en ai acheté six autres comme ceux-là. Voulez-vous voir le reste ? Venez à mon hôtel et je vous les montrerai.". L'inspecteur avait rougi. En 1937, six mille dollars représentaient une grosse somme d'argent pour un touriste venant à Hawaï. L'inspecteur lui avait dit que le rapport déposé était complètement différent. La déclaration avait été faite par une femme dont le nom était Sadie. Une fois l'enquête terminée, l'officier s'était excusé en disant: "Une fois qu'elles sont enregistrées, nous devons donner suite       aux déclarations.". L'histoire parut dans les journeaux. Il y eut un grand article. L'homme qui était venu pour une consultation et qui avait eu un vrai problème d'estomac, était cependant un espion. Il fut obligé de quitter Honolulu où il .s'était fait repérer. II fut renvoyé en Floride où de nombreux immigrants illégaux se cachaient dans les marais. "Nous avons lu dans les journaux qu'alors qu'il pataugeait dans ces marais, il fut surpris par un crocodile qui l'attrapa", raconta Takata. La lumière était faite sur l'affaire, le rédacteur en chef du journal dit : "Je vais vous écrire de très bons articles. Allez-y, louez de grandes salles car elles vont être remplies pour des conférences et des cours, des cours et encore des cours." Takata faisait les démonstrations et Hayashi donnait les conférences. Il s'asseyait toujours sur une chaise et parlait. Ceci se passait en novembre et décembre et le public fut vraiment merveilleux. Les gens étaient touchés par la mésaventure de Hayashi et Takata. Ils venaient assister aux conférences et se rendaient compte de tout ce qu'avait à affronter cette jeune femme, d'autant plus qu'elle était si petite ! Ils disaient : "Vous êtes si minuscule, débarquée de la campagne, et la souris des villes a essayé de mordre la souris des champs."

II se produisait des choses merveilleuses parce que les gens réagissaient bien. Hawaï était un territoire américain et l'immigration dépendait de l'état fédéral. Ainsi, le rapport de toute cette affaire alla jusqu'au Congrès. Monsieur Wilder King était, à l'époque, un délégué au Congrès et il s'occupa de ce cas. II appela Takata en décembre pour lui dire : "Takata, vous avez gagné votre cause. Vos amis sont libres de rester jusqu'en février, jusqu'à la limite de leurs visas."

 

- GAGNE TA VIE HONNETEMENT -

 

 

L'annonce de Hayashi

 

Avant leur départ de Hawaï, en février 1938, il y eut un grand banquet auquel assistaient les nombreux amis que les Hayashi s'étaient faits à Honolulu. Ce gala eut lieu le 22 février, dans un salon de thé.

Le docteur Hayashi reçut de nombreux présents : il y avait une canne en Koa, des bols de Koa et à peu près cent-cinquante colliers faits de graines, de rubans et de plumes... des choses qu'il pouvait ramener avec lui. Les colliers de fleurs fraîches étaient périssables.

On lui demanda de prononcer un discours et il profita de l'occasion qui lui était offerte pour décrire toutes les bonnes choses qu'il avait trouvées et les bonnes gens qu'il avait rencontrées à Honolulu. Il dit : "Je veux vous remercier, mes amis. En tant que professeur et Maître, j'ai une élève, Hawayo Takata, une femme de Kauai, qui vit maintenant à Honolulu. A partir de maintenant, Takata est Maître de Reiki. Elle a subi de nombreux tests et elle a vécu en respectant les principes du Reiki. Je vous demande de lui donner votre appui et votre soutien. Elle est le Maître et elle peut poursuivre le travail."

Takata prit le micro et dit : "J'apprécie tout ce que mon professeur m'a appris. Je suis très honorée et, à partir de maintenant,

j'ai besoin de votre soutien. Je serai très heureuse de servir comme votre humble servante."

Le jour suivant, Hayashi se rendit à la station de radio et fit l'annonce suivante : "Takata est le Maître Reiki pour cette région et pour le Japon. Si je devais partir, c'est elle qui a été choisie pour poursuivre ce travail."

Avant de quitter le Japon pour Hawaï, le docteur Hayashi avait initié comme maîtres sa femme et Hawayo Takata ; mais il avait attendu d'être à Hawaï pour en faire l'annonce.

En guise d'adieu, il dit à Takata : "Lorsque je vous appellerai, vous viendrez !"

 

 

La cadeau

 

Environ seize mois après avoir ouvert son cabinet à Kapaa, Hawayo alla dîner avec son père et passa la nuit chez sa soeur.

Quelque temps après minuit, mais avant l'aurore, un sentiment étrange l'envahit. ll lui semblait qu'elle flottait et qu'elle ne pouvait avoir aucun contrôle, sauf en se réveillant et en s'agrippant au lit. Ensuite, elle glissa à travers la porte sans l'avoir ouverte, passant dans la salle à manger, puis dans le salon où elle atterrit doucement sur le canapé. Elle réveilla sa soeur, en l'appelant par son nom, et lui demanda : "Viens vite et mets tes mains sur ma poitrine et mon ventre pour me maintenir en bas. J'ai peur de flotter, de passer à travers le plafond et de m'élancer dans l'espace." Cette nouvelle expérience était très effrayante ! Etait-ce donc la fin de sa vie ? Elle commença à parler à sa soeur de toutes les obligations familiales laissées en suspens... les choses qui viennent à l'esprit lorsque quelqu'un sent que sa vie s'achève. Elle mettait pour ainsi dire fin à ses affaires. Son beau-frère se réveilla. En entrant dans la pièce et en voyant l'étrange scène, il appela le médecin.

Le bruit sourd que fit la porte lorsque le docteur entra ramena Takata à la réalité. Sa soeur tout en larmes la maintenait toujours sur le canapé. Takata cessa de flotter. Elle reposait sur le canapé, couchée sur le dos.

Elle raconta au médecin ce qui venait de se passer. Il la prit au sérieux et lui dit qu'il avait entendu parler de choses comme les projections astrales et les lévitations ; mais il n'en avait jamais été témoin. Il l'examina et ne détecta pas de fièvre : le pouls était normal. II resta un moment pour bavarder et lui dit de passer à son cabinet, le lendemain matin. Lorsqu'elle le rencontra en consultation, il l'examina encore et ne trouva rien d'anormal.

Elle entendait des conversations venant du monde subtil et en quelques mois, elle devint clairvoyante. Elle pouvait voir des choses qui se passaient à des kilomètres d'où elle se trouvait.

Elle vit quelqu'un dans un hôpital, à une trentaine de ki­lomètres de chez elle. Elle téléphona à l'infirmière-chef pour vérifier si ce qu'elle voyait était exact ou bien si elle était juste devenue folle. L'infirmière enquêta et confirma qu'elle avait raison, dans les moindres détails.

Par la suite, elle vit un patient qui appelait à l'aide dans un hôpital, à plus de cent vingt kilomètres de là. Il était dix-neuf heures et c'était le moment des visites à l'hôpital. La radio jouait très fort et personne ne pouvait entendre la sonnette d'appel du patient. Il venait d'être opéré pour une hernie plus tôt dans la journée et il était en train de glisser de son lit. Il luttait pour ne pas tomber par terre et appuyait sur la sonnette, appelant à l'aide.

Takata contacta une amie qui habitait là-bas. Elle lui demanda de passer à l'hôpital et de la rappeler pour lui dire si elle avait raison. Vingt minutes plus tard, le téléphone sonna et elle sut qu'elle avait vu juste. Le patient lui fut très reconnaissant de son aide.

En une autre occasion, elle vit une femme assise sur les marches d'un hôpital, pleurant à chaudes larmes. Elle vit aussi son enfant de deux ans, subissant une opération pour drainer du liquide de son abdomen. L'infirmière-chef arriva pour consoler le père et la mère pendant cette opération tout à fait imprévue. Lorsque l'enfant retourna dans son lit, l'infirmière quitta l'hôpital et se rendit chez Takata. Elle lui raconta tous les détails qui correspondaient exactement à ce que Takata avait vu et elle lui dit : "Je pense que c'est merveilleux que vous puissiez voir toutes ces choses arriver."

Mais Takata commençait à penser que ce n'était pas un talent aussi merveilleux que cela à posséder. Elle voyait des gens qui avaient besoin d'aide et aussi des accidents. Elle craignait la tombée du jour car elle ne voulait pas passer la nuit à visionner toutes ces images.

Elle ne pouvait se passer de sommeil.. Elle décida de s'asseoir dans son placard toute la nuit ; peut-être parviendrait-elle à s'isoler de tous ces besoins et à trouver le moyen Je dormir un peu. Finalement, elle retourna au Japon pour voir son professeur.

Hayashi lui dit : "C'est votre talent intérieur, un chose avec laquelle vous êtes née. Plus votre organisme se renforce et se purifie, plus vous allez pouvoir vous projeter loin dans l'espace. Vous devez choisir entre devenir clairvoyante ou guérisseuse.". Elle décida d'abandonner la clairvoyance et d'être seulement un canal pour la guérison. Elle pouvait pratiquer le Reiki et bien dormir la nuit. En quelques mois, elle retrouva toute sa quiétude et sa tranquillité.

 

- NE TE FAIS PAS DE SOUCI  -

 

 

 

 

 

Dr Chujiro Hayashi, successeur du Dr Usui


 

3 -  LES ORIGINES DU REIKI

 

Voici comment Takata raconta l'histoire du docteur Usui et de !a découverte du Reiki.

 

MIKAO USUI

 

Vers la fin du siècle dernier, le docteur Usui était à la tête d'une école chrétienne pour garçons, au Japon. Comme il était aussi prêtre, il donnait le sermon du dimanche.

Un dimanche, des garçons, assis au premier rang, l'interrompirent en lui demandant : "Docteur Usui, vous croyez en ce que dit la Bible ?"

Il répondit : "J'ai étudié la Bible très en profondeur pendant que j'étais au séminaire, ici au Japon, et j'ai foi en ce qu'elle dit." Le garçon qui posait la question reprit la parole et dit : "Nous commençons à peine nos vies et nous aimerions que vous répondiez à une question. Croyez-vous que Jésus guérissait ?".

Le docteur Usui répondit : "Oui."

"Dans ce cas, faites-nous une démonstration, s'il vous plaît, en guérissant un aveugle ou un infirme, ou en marchant sur l'eau."

Le docteur Usui répondit : "Je suis un bon chrétien et j'ai la foi, mais je ne puis démontrer aucune de ces choses parce qu'on ne m'a jamais appris comment."

Les garçons dirent : "Nous ne voulons pas vivre avec une foi aveugle. Nous voulons voir une preuve, une démonstration."

Le docteur Usui dit : "J'aimerais vous apporter cette preuve un jour. Lorsque j'aurai trouvé une réponse, je vous montrerai. Dès maintenant, je donne ma démission et demain, je partirai en Amérique afin d'étudier la Bible dans un pays chrétien, et je reviendrai."

II leur dit encore au revoir et quitta l'église.

Il s'inscrivit dans une université de Chicago et étudia la philosophie, le christianisme et la Bible. Il se rendit compte que les enseignements étaient les mêmes que ceux qu'il avait reçus des missionnaires, à l'école où il allait quand il était jeune garçon, ainsi qu'au séminaire japonais. Il ne parvenait pas à trouver où Jésus avait laissé la formule pour apporter la guérison aux autres.

Il continua ses études sur l'hindouisme, le bouddhisme et les autres religions du monde. Il apprit que Gautama Bouddha guérissait les aveugles, les lépreux et les tuberculeux.

Sept ans s'étaient écoulés pour lui à Chicago. Il retourna à Kyoto pour approfondir ses connaissances sur Bouddha dans l'espoir de trouver la formule pour guérir. Nara était le siège du bouddhisme, mais Kyoto avait le plus de temples et de monastères. Il les visita tous, posant toujours la même question : "Les sutras disent-ils comment Bouddha guérissait ?"

Toujours la même réponse : "C'est écrit."

"pouvez-vous le le faire ?"

"Dans le bouddhisme, nous considérons que la tâche du mi­nistère est d'enseigner aux gens comment atteindre la paix de l'esprit et réaliser Ie bonheur. La mission de la religion est d'offrir des offices qui amènent les gens à devenir plus spirituels, car l'esprit est éternel. Une fois cela atteint, ils nous manifesteront de la reconnaissance. Cela nous donne beaucoup d'occupations. La maladie physique provient de l'esprit. Le corps physique n'est que ternporaire et il y a la médecine et les médecins pour le soigner."

Après des mois de recherche, on le référa à un temple Zen, près de Kyoto, qui possédait la plus grande bibliothèque bouddhiste du Japon. Il demanda à voir le moine responsable. En lui parlant, il observa que le visage du moine de soixante-douze ans était jeune et beau. Il avait aussi une voix très douce quand il l'invita à entrer.

Le docteur Usui lui demanda : "Le zen croit-il en la guérison ? Pouvez-vous guérir le corps physique ?"

"Pas encore, fut la réponse du moine. Nous nous occupons d'abord d'harmoniser l'esprit. Nous méditons chaque jour pour l'éveil spirituel."

"Comment allez-vous recevoir la formation pour vous occu­per de l'aspect physique ?" demanda le docteur Usui.

"Cela viendra. Nous avons confiance et un de ces jours, au cours de notre méditation, nous recevrons la méthode. Avant ma transition, je suis sûr que je saurai comment."

Le docteur Usui lui demanda alors s'il pouvait entrer au monastère et étudier le bouddhisme. Pendant les trois années où il y séjourna, il lut tous les sutras écrits en japonais et passa de nombreuses heures assis en méditation avec les moines. Mais cela n'était pas suffisant. Il les remercia et il était sur le point de partir lorsque le moine responsable lui demanda de continuer à étudier avec eux.

Les recherches qui ont été faites montrent qu'à cette époque, ce monastère zen avait entrepris de traduire de l'indien en japonais tous les sutras sanscrits les plus anciens.

Le moine lui dit : "Nous avons adopté les caractères chinois, mais c'est comme si vous lisiez le latin."

Le docteur Usui resta encore de nombreuses années, apprit à lire le chinois et lut les sutras écrits en chinois. Là encore, il ne trouva pas la formule qu'il cherchait.

Il étudia le sanscrit et commença à lire les sutras écrits en sanscrit, une des premières langues écrites.

Ce fut dans les sutras écrits en sanscrit qu'il trouva des symbo­les et des phrases susceptibles d'être la formule du Système de Guérison Manuelle de Bouddha ! Simple et aussi claire que les maths ! Ecrite il y a deux mille cinq cents ans !

Le problème suivant était alors d'assembler toutes ces choses; de façon à en arriver à une formule moins abstraite, plus pratique et utilisable. Pour cela, il décida d'entreprendre un jeûne et une méditation. dans l'espoir de recevoir une vision qui lui permettrait de tout comprendre.

Ses mots d'adieu, en quittant le monastère, furent de venir à la recherche de son corps, s'il n'était pas de retour au bout de vingt-deux jours.

 

 

Sa méditation

 

Muni seulement d'une gourde d'eau, il escalada le mont Kurayama. Il y trouva un pin à sa convenance, tout près d'un ruisseau, et c'est là qu'il s'assit pour méditer. Il rassembla vingt et un cailloux à côté de lui et, chaque jour, à l'aurore, il jetait un caillou. Il lisait des sutras, chantait, priait et méditait.

Aux premières heures du vingt et unième jour, dans l'obscurité de la nuit, avant l'aurore, lorsque ni la lune ni les étoiles ne pouvaient être vus, il acheva sa méditation. Il ouvrit les yeux et regarda le ciel sombre, pensant que ceci était sa dernière chance de trouver la réponse qu'il avait cherchée durant toutes ces années.

II vit des éclairs... !

La lumière se dirigea vers lui très rapidement.

Excité et transporté de joie, il pensa : "Ceci est une épreuve. J'y ferai face."

Avec les yeux grands ouverts, il vit la lumière le toucher au front. Il tomba à la renverse et perdit connaissance. C'était comme s'il était mort. Sa vision commença alors que l'aurore perçait à peine. Il regarda à droite. Des millions de bulles, aux couleurs de l'arc-en-ciel, dansaient devant lui.

Puis la couleur rouge apparut, dans un mouvement allant de la droite vers la gauche, jusqu'à remplir le ciel entier. Elle resta un moment et puis disparut graduellement. Puis la couleur orange rempli! le ciel... resta un moment... puis s'évanouit. Puis ce fut le jaune, puis le vert, puis le bleu et enfin le violet. Tout le ciel était comme un arc-en-ciel.

C'était un phénomène inoubliable !

Lorsque la dernière couleur eut disparu, une lumière blanche vint de la droite et forma un écran devant lui. Certaines des choses qu'il avait étudiées en sanscrit apparurent en lettres d'or devant lui. Puis un symbole doré s'approcha, venant de la droite, s'inscrivit sur l'écran et disparut sur la gauche tandis qu'un autre symbole apparais­sait, puis un autre, suivi d'un autre encore, jusqu'à ce que tous les symboles fussent passés devant lui. Simultanément, il put comprendre leur signification et l'utilisation à en faire.

Il entendit ensuite les mots :

"Rappelle-toi... Rappelle-toi... Rappelle-toi."

Lorsqu'il revint à lui, il faisait jour. Il se releva et pensa à tout ce qu'il avait vu et entendu.

Il ferma les yeux et vit à nouveau toutes les lettres d'or et tous les symboles.

 

 

Ses premiers miracles

 

Il se leva. Il se sentit fort. Il n'avait pas faim. Il était plein d'énergie et prêt à rentrer à pied au monastère. Il se dit qu'un miracle s'était produit pour qu'il se sente aussi bien.

Il ramassa son chapeau et sa canne, jeta le dernier caillou et se mit en route.

En descendant le sentier, il trébucha sur une roche et s'arracha l'ongle d'un orteil. Il saignait... et c'était douloureux. Il prit l'orteil

dans sa main et le tint. Il sentit une pulsation d'énergie. Puis la douleur disparut. Il enleva sa main et vit du sang séché, mais aucun problème avec l'orteil. l'ongle était bien à sa place.

C'était le deuxième miracle.

Lorsqu'il arriva au pied de la montagne, il marcha jusqu'à ce qu'il vit un banc avec une couverture rouge sur lequel il s'assit.

Au Japon, il y a cent ans, les gens se rendaient à pied là où ils désiraient aller. Peu nombreux étaient ceux qui avaient des chevaux. Quand une maison acceptait de servir de la nourriture aux passants, une couverture rouge était posée sur un banc, ou une nappe rouge recouvrait une table à côté d'un banc.

Un vieil homme, portant un tablier, allumait un hibachi (ré­chaud au charbon de bois). Le docteur Usui lui demanda s'il pouvait avoir un peu des restes de riz de la veille, quelques prunes salées et du thé chaud. Le vieil homme lui répondit qu'il lui faudrait attendre jusqu'à ce que le gruau de riz soit prêt. Le docteur Usui redemanda du riz froid. Et le vieil homme insista pour qu'il attende le gruau de riz chaud. Lorsque le docteur Usui réitéra sa demande, il reçut cette réponse du vieil homme :

"II vous faut un bon gruau de riz bien chaud, du thé, du miso et de la choucroute. A juger de la direction d'où vous êtes arrivé, la montagne préférée pour la méditation, et de la longueur de votre barbe, vous venez sûrement d'achever un jeûne de vingt et un jours. Et on ne peut pas arrêter un jeûne de cette durée avec des restes de riz d'hier. Asseyez-vous et je vous enverrai porter votre déjeuner quand il sera prêt."

Usui prit la boîte à riz, l'apporta avec lui près du banc sur lequel il s'assit pour attendre.

La petite-fille du vieil homme, une jolie adolescente, lui apporta son déjeuner. Un foulard passé sous le menton et attaché au sommet de la tête lui faisait des oreilles de lapin. Il y avait des traces de larmes sur ses joues enflées, sous ses yeux rougis.

Le docteur Usui lui demanda ce qu'elle avait.

Elle répondit : "J'ai un terrible mal de dents. Cela fait trois jours que je souffre et je ne peux pas aller chez le dentiste parce qu'il est à vingt-cinq kilomètres d'ici et que je n'ai aucun moyen de faire le trajet."

Le docteur Usui eut pitié de la jeune fille et lui demanda s'il pouvait poser les mains sur ses joues. Il palpa autour de la mâchoire et s'enquit : "Est-ce ici ? Est-ce celle-là qui te fait mal ?" Elle inclina la tête et dit : "Oui, mais depuis que vous la touchez, j'ai moins mal.", il garda les deux mains posées sur les joues et très vite, il vit ses yeux s'éclaircir. Elle sourit en disant : "La douleur est partie."

C'était le troisième miracle.

Elle essuya ses larmes et courut dire à son grand-père : "Ce moine fait des merveilles !"

Le grand-père dit : "Nous vous sommes si reconnaissants. La maison vous offre le repas."

Le docteur Usui apprécia son déjeuner et c'est alors que le quatrième miracle eut lieu.Il n'eut pas d' indigestion d'avoir arrêté son jeûne avec un repas si consistant.

Il continua à marcher. Vingt-cinq kilomètres le séparaient encore du monastère et il arriva alors que la nuit tombait. Le jeune garçon qui lui ouvrit le portail s'écria : "Oh, docteur Usui ! Nous sommes si heureux de votre retour. Nous allions partir à la recherche de vos ossements." Le docteur Usui lui sourit et dit : "Je suis heureux d'être de retour et j'ai eu du succès. Où est le père abbé ?"

Le garçon répondit : "Le père abbé est couché, avec de l'arthrite et un mal de dos, depuis plusieurs jours maintenant. Je vais vous préparer vos habits pendant que vous prendrez un bain. Le vieux moine sera heureux que vous soyez rentré."

Après avoir mangé, le docteur Usui se rendit au chevet de l'abbé qui lui dit : "Comment s'est passée votre méditation ?"

"Succès... succès... succès", répondit le docteur Usui. Il plaça ses mains sur le futon qui couvrait l'abbé tandis qu'il lui racontait tous les détails de sa méditation et de sa vision. Il était très excité lorsqu'il lui dit qu'il avait finalement trouvé ce qu'il recherchait depuis si longtemps.

Le vieux moine lui dit alors : "La douleur a disparu. le me sens bien. Je me sens rempli d'énergie !"

Le docteur Usui dit : "C'est le Reiki."

Et le docteur Usui dormit bien cette nuit-là.

 

 

L'utilisation du Reiki

 

Puisque la longue recherche pour découvrir le Reiki avait abouti, l'étape suivante allait consister à déterminer comment en fai­re le meilleur usage possible.

Le matin suivant, les moines se réunirent pour en discuter. Ils pensaient que les gens qui étaient à l'aise avaient la possibilité de voir des médecins, des herboristes ou des acupuncteurs, qui les aidaient à' régler leurs problèmes de santé. Mais pour les pauvres, qui étaient très nombreux, il n'y avait aucune aide. Donc le docteur Usui décida de commencer à traiter les habitants des grands bidonvilles. Afin d'entrer en contact avec ces gens, il leur vendrait des légumes.

Un bâton sur les épaules, il portait un panier devant et un derrière, tous deux remplis de légumes frais. Il était revêtu de son habit traditionnel de moine.

La première personne qu'il rencontra lui posa cette question : "Où pensez-vous aller ainsi ?"

Le docteur Usui répondit : "Je vais vendre des légumes aux gens d'ici."

"Vêtu de ces habits-là ?" dit l'homme... Alors ils échangè­rent leurs vêtements. Avec un kimono rapiécé, le docteur Usui était prêt à rencontrer les gens.

Soudain, il fut entouré par un groupe d'adolescents. Après l'avoir maltraité, ils le menèrent à leur chef, le Roi des Mendiants. Ils prirent ses paniers à légumes.

Le Roi des Mendiants dit : "Je vois un porte-monnaie sous ses vêtements. Déshabillez-le !"

Ils lui prirent son kimono.

Ils lui prirent son porte-monnaie.

Puis ils lui demandèrent : "Pourquoi êtes-vous venu ici si vous avez de l'argent ?"

Il leur parla du Reiki et leur dit qu'il avait trouvé la formule qui lui donnait la possibilité d'aider les autres à obtenir la santé.

il dit : "La seule chose que je désire est de vivre avec vous, d'avoir un endroit où pratiquer ce toucher de guérison, un endroit où

dormir un peu de nourriture chaque jour. puisque, je ne sortirai pas pour aller mendier. Je pratiquerai le Reiki du lever du jour au coucher du soleil, et donnerai le bien-être aux gens."

Ils lui donnèrent des haillons sales comme habits, un peu de nourriture chaque jour et un endroit où dormir et pratiquer le Reiki. Il choisit des gens jeunes comme premiers clients parce que, chez une personne jeune, la cause des malaises est peu profonde. Il n'avait besoin de travailler sur eux que pendant une semaine. Les personnes plus âgées ont des problèmes de santé depuis plus long­temps et il faut plus de temps pour les ramener à un stade où la guérison est possible. A ce stade, ils se remettent très vite, comme pour une blessure récente.

Lorsqu'ils retrouvaient la santé, le docteur Usui leur disait : "Allez au temple et demandez à voir le moine. Il vous donnera un nouveau nom et un emploi."

Dans les temples, on leur avait dit que l'esprit passait en premier lieu, alors pourquoi se préoccuper du corps... il était à eux pour une période si courte et les médecins étaient là pour soigner les maux physiques.

Le docteur Usui vécut ainsi de nombreuses expériences au cours des sept années suivantes, période durant laquelle il avait pris congé de son ministère afin d'apprendre comment guérir les gens physiquement.

Un soir, alors qu'il se promenait dans le quartier, il reconnut des visages familiers. Il leur demandait : "Est-ce-que je ne vous connais pas ?"

La personne répondait : "Oui... docteur Usui." "Ne vous ai-je pas aidé à guérir ?"

"Oui."

"Ne vous ai-je pas envoyé trouver du travail ?"  "Oui"

"N'avez-vous pas obtenu ce travail ?"

"Si." "Mais alors, que faites-vous ici ?"

"Oh, ils voulaient que je travaille de sept heures du matin à sept heures du soir. J'ai travaillé pendant plus d'un an, mais c'est plus facile d'être mendiant."

Les citoyens honnêtes travaillaient de longues heures chaque jour. Ces gens-là n'appréciaient pas d'avoir été guéris. Ils refusaient de faire des changements dans leur vie. Ils donnaient à ce cadeau qu'ils avaient reçu la même valeur que ce qu'il leur avait coûté... Rien.

Le docteur Usui se jeta à terre et pleura.

Les prêtres avaient raison. L'ESPRIT VIENT EN PREMIER LIEU ET' LE PHYSIQUE SUIVRA.

Il refusa alors de traiter les mendiants à cause de leur manque de gratitude.

Il retourna au monastère et eut un entretien avec le vieux moine. Alors il élabora un crédo que l'on devrait enseigner au moment de la consultation afin de trouver la cause de la maladie. Ce credo est le suivant :

 

            Juste aujourd'hui : NE TE METS PAS EN COLERE

            Juste aujourd'hui : NE TE FAIS PAS DE SOUCI

            Juste aujourd'hui : COMPTE TES GRACES; honore les parents, les professeurs et les voisins. Mange ta nourriture avec reconnaissance.

            Juste aujourd'hui : VIS HONNETEMENT

            Juste aujourd'hui : SOIS BON ENVERS TOUT CE QUI VIT

 

 

Le pélerinage

 

Le docteur Usui décida de faire un pèlerinage à pied à travers le Japon. Lorsqu'il arrivait dans un endroit où beaucoup de gens faisaient leurs courses, il passait parmi eux avec une torche allumée.

Les gens l'arrêtaient : "Cher moine, nous sommes en plein jour. Vous n'avez pas besoin d'une torche pour voir."

Il répondait : "Mes amis, je cherche des gens heureux, en bonne santé et qui ont le coeur en fête. Je ne trouve que des gens tristes et déprimés qui souffrent dans leur corps. Ils ont besoin d'illuminer leur vie. Venez au temple à quatorze heures pour entendre ma conférence."

De cette manière, il entrait en contact avec des gens qu'il pouvait aider à recouvrer la santé mentale et la santé physique. Il se fit connaître dans tout le pays comme un grand guérisseur. Mais il maintenait toujours que ce n'était pas lui qui effectuait la guérison mais l'énergie de Dieu qui passait à travers lui. Il n'était que le véhicule utilisé à cette fin.

Avec le temps, Usui rassembla dix-huit maîtres qui ensei­gnaient et pratiquaient le Reiki. Ainsi le Reiki devint-il connu comme une bonne alternative aux autres formes de médecine.

Mikao Usui fut décoré par l'Empereur du Japon pour son travail de guérison et d'enseignement. Il fut enterré dans un temple zen à Tokyo. On y plaça une grande pierre tombale sur laquelle est gravée une épitaphe évoquant le travail qu'il a fait pour l'humanité.

 

Chujiro Hayashi disait de son maître qu'il était un génie, un érudit et un philosophe. Mikao Usui avait lu, étudié et pratiqué les disciplines religieuses du christianisme et du bouddhisme pendant bien plus de temps que les vingt-sept années dont nous parlons ici, jusqu'à ce qu'il ait atteint un stade dans son évolution spirituelle où il était prêt à accepter, dans son coeur, la relation qui existe entre toutes les choses.

Dans sa méditation sur la montagne, au moment où il s'était évanoui, avec le désir de servir, sans intention de se valoriser, sans intérêt pour les choses matérielles ni ambition de quelque, sorte que ce soit, se présentant rempli d'amour inconditionnel pour aider les autres à réaliser leur vrai ETAT D'ETRE, il était entré dans cette relation juste avec le Tout, cette unité avec l'Energie Pure où il reçut sa vision.

A son retour dans le monde du temps et du mental, il reçut les images et !es sensations de compréhension des cérémonies du Reiki que nous connaissons et il était conscient de ces mots : "Rappele-toi... Rappelle-toi... Rappelle-toi."

La chose la plus importante pour nous est qu'il se soit souvenu de ces symboles et de ces cérémonies, car ils représentent la manière dont le Reiki nous fut transmis et dont nous continuons à l'enseigner. Mais ce qui était le plus important pour lui était de se rappeler COMMENT RETOURNER EN CE LIEU D' UNITE AVEC L'ÉNERGIE PURE DE LA LUMIERE. Et, ,grâce à cette souvenance, toutes !es vies qu'il touchait étaient transformées. Il portait une torche allumée pour attirer l'attention, de façon à pouvoir dire aux gens comment amener la LUMIERE dans leur vie. Après une "conférence", lorsqu'il avait élevé les niveaux de conscience (éclairé les coeurs), au point où les gens pouvaient accepter un changement dans leur vie, il suffisait qu'il les touche pour ressentir la pulsation d'énergie et ainsi leur rendre la santé, qui est l'état "naturel" de notre être.

N'est-ce pas le voie que les grands chefs spirituels ont tenté de montrer au monde ?.

 

 

CHUJIRO HAYASHI

 

CHUJIRO HAYASHI était un capitaine de la Marine Impé­riale. Il avait appris l'anglais puisque le navire d'entraînement sur lequel il se trouvait naviguait d'un port à l'autre, parmi les plus importants du monde entier. Il était issu d'une famille de gens de bonne éducation qui avait un statut social et possédait une fortune considérable.

Il se trouva, par hasard, sur un marché au moment où le docteur Usui, portant sa torche allumée, annonçait sa conférence dans un temple proche. Il avait alors quarante-cinq ans et faisait partie de la réserve de la Marine Impériale. La sincérité de ce moine étrange, lorsqu'il parlait d'être capable d'apporter la guérison aux gens, lui fit impression. Plus il écoutait, plus il était intrigué par ce concept et par le dévouement de ce moine qui parcourait le Japon, consacrant temps et énergie pour aider les déprimés, les malades et les infirmes.

Le docteur Usui lui dit : "Vous êtes trop jeune pour être à la retraite. Joignez-vous à mvi clans cette croisade que je fais pour aider les gens."

Hayashi respectait le docteur Usui et était convaincu du bien qu'il faisait avec le Reiki. Ainsi parcourut-il les campagnes japonaises avec lui, apportant la guérison aux malades et aux infirmes et leur enseignant comment se guérir eux-mêmes avec le Reiki. Ils purent alors enseigner à beaucoup de gens, jeunes et vieux.

Lorsque le docteur Usui atteignit le moment de faire sa transition, il demanda à Chujiro Hayashi de prendre les rênes, de devenir le Maître et l'enseignant du Système Reiki Usui de Guérison Manuelle.

Il lui, demanda aussi d'être celui qui trouverait les nouveaux maîtres et qui s'assurerait que le Reiki Ryoho Usui (l'Art de Guérison de l'Energie Universelle de Vie Usui) continue de la manière dont ils l'avaient pratiqué ensemble. Puis Usui annonça à tous ses disciples que Hayashi était celui qu'il avait choisi pour continuer sur ses traces et leur demanda de le respecter et de l'aider en poursuivant leur travail pour apporter la guérison Reiki aux gens.

Le docteur Usui avait expliqué à Hayashi son expérience avec les mendiants, disant qu'il s'était aperçu qu'il avait commis une grande erreur.

Il lui dit :

            l. En premier lieu, adresse-toi à l'esprit.

            2. Ensuite, guéris le corps physique.

            3. Les mendiants n'ont aucun sens de la gratitude.

Désormais, il n'y aurait plus de traitements ni de cours gratuits. Il faut un esprit sain et un corps sain pour faire d'un être humain un être total.

 

 

La clinique Reiki à Tokyo

 

Chujiro Hayashi ouvrit une clinique près du Palais Impérial à Tokyo. Elle consistait en une salle d'accueil et une grande pièce qui contenait huit tables de travail, où seize praticiens pouvaient traiter huit personnes à la fois. Un praticien travaillait au niveau de la tête du client et l'autre, assis à la droite de celui-ci, traitait la région de l'estomac. Par la suite, tous les deux travaillaient sur le dos du client. Les premiers traitements commençaient à sept heures du matin et le travail se poursuivait jusqu'à midi. Il y avait alors une pause d'une heure pour le déjeuner. Ensuite les praticiens partaient faire des visites à domicile et étaient habituellement de retour vers dix-neuf heures le soir.

Quelqu'un qui aspirait à devenir praticien en Reiki devait d'abord être accepté par les Maîtres de l'Organisation Reiki et ensuite devait promettre d'utiliser le Reiki chaque jour et de travailler en bénévole de manière régulière pendant plusieurs heures à la clinique Reiki. Le docteur Chujiro Hayashi n'a jamais changé le Système Reiki. Il l'a simplement transposé dans une clinique, et les praticiens continuaient à aller voir les gens qui désiraient être traités.

Il semble que Chujiro Hayashi, en tant que militaire, était plus un homme de méthode qu'un ascète. C'était à lui logiquement qu'allait appartenir d'organiser la manière d'enseigner le Reiki, commençant avec les quatre positions de la tête, ensuite les quatre positions pour le devant du corps et pour finir les quatre positions du dos. Ceci constituait le traitement de base auquel s'ajoutaient d'autres positions, selon les besoins de la personne.

Ceci est la manière dont Takata apprit le Reiki à la clinique de Hayashi. C'est aussi de cette façon qu'elle enseignait à ses élèves.

 

 

La charité de Hayashi

 

Le docteur Hayashi était toujours amusé par les questions de Takata. En effet, ses manières différaient tellement de celles des femmes japonaises qui n'osaient jamais soulever la moindre interrogation. Il considérait comme une qualité la façon directe qu'elle avait de poser dés questions et son besoin de connaissances. Pour lui, le comportement de Takata personnifiait l'image de la 'démocratie américaine en action'.

Tandis que Takata se préparait à retourner à Kauai, pour débuter la pratique du Reiki, elle ressentit le besoin d'avoir la réponse à une question. Durant l'année au cours de laquelle elle avait travaillé quotidiennement à la clinique Reiki, elle avait remarqué que tous les clients étaient bien habillés, parlaient bien et paraissaient financière­ment très à l'aise et de bonne éducation. Certains semblaient même des plus riches et connus, voire de sang bleu.

Mais qu'en était-il des gens pauvres ?. Ils avaient également des problèmes de santé. Pourquoi ne venaient-ils pas à la clinique ? Les refusait-on?

Elle trouva l'occasion d'en parler au docteur Hayashi. Elle lui dit : "Pendant tous ces mois où j'ai été ici, à la clinique Reiki,je n'ai jamais vu une seule personne pauvre, ni même quelqu'un qui soit mal habillé ou vêtu de loques. Aucun ouvrier n'est venu ici. Est-ce parce que vous refusez de traiter les gens pauvres ?."

Amusé par sa franchise, le docteur Hayashi éclata de rire et répliqua : "Vous êtes toujours en train de chercher, de creuser, de fouiller. Mais à chaque fois qu'il en résulte une question, cela veut dire que vous avez déjà retourné le tout dans votre esprit et que votre curiosité a eu le dessus. Donc, vous demandez pourquoi il n'y a pas de gens pauvres ici. Je pense que votre vraie question est : pourquoi est-ce que je ne fais pas la charité ?".

"Lorsque vous deviendrez une praticienne avec beaucoup d'expérience, vous rencontrerez aussi cette situation. Tous ces gens qui viennent ici sont au-dessus de la classe moyenne. Lorsque l'on me demande de le faire, je me rends à la maison du prince. Ce sont des intellectuels, de bonne éducation et issus de familles riches. Lorsqu'ils tombent malades, ils vont dans les meilleurs hôpitaux, font appel aux meilleurs médecins et ont recours aux spécialistes. Le chirurgien leur dit alors qu'une opération est le moyen le plus rapide de résoudre le problème. Le spécialiste des maladies organiques dit : non, non... pas d'opération. Nous ne croyons pas qu'il faille utiliser le bistouri pur cette personne."

"Donc, quand les docteurs ne peuvent se mettre d'accord sur un traitement pour tel patient, ils font appel au Reiki du docteur Hayashi. Ils sont satisfaits parce que c'est un traitement doux et sans aucun médicament. Les résultats ne sont pas aussi rapides qu'avec des médicaments, mais le quatrième jour, ils commencent à sentir un changement. Ils se sentent mieux et ont plus d'énergie. Voyez-vous, nous trouvons la cause; et lorsque la cause est enlevée, il n'y a plus d'effet. Pas de maladie, juste la bonne santé; le bonheur avec la possibilité d'assurer la sécurité et de préparer une longue vie. C'est cela, le Reiki."

"Il n'y a pas ici, à la clinique, de gens pauvres ni en loques, car ils ne sont pas encore prêts à accepter le Reiki. Ils vont chez le médecin du village, disent qu'il est très gentil et qu'il essaie de les aider. Mais il ne veulent pas vraiment de lui. Ils pensent qu'il vaudrait mieux qu'ils aillent au grand hôpital de l'Université, qu'un profes­seur très connu les soigne et qu'une infirmière s'occupe d'eux en permanence. Ils pensent qu'ainsi ils iraient mieux. Ils rêvent toujours et désirent des choses hors de leur portée. Ils ne se donnent même pas la peine de dire merci au médecin du village de leur avoir donné un traitement et des médicaments. Leurs attitudes et leur compréhen­sion sont différentes. Ils n'accepteraient pas un traitement sans transfusion de sang et sans médicaments.. Ils ne m'accepteraient pas de toute façon."

"Mais si les gens pauvres viennent ici pour un traitement, je ne les renvoie jamais. Et lorsqu'ils m'appellent, peu importe leur pauvreté, j'y vais; ou bien j'envoie un praticien. Vous comprise, j'ai dix-sept praticiens."

Lorsqu'elle retourna à Kauai, Takata constata la véracité de ces propos. Les gens de la région ne voulaient pas aller à l'hôpital de la plantation parce qu'il n'y avait qu'un seul docteur. ils préféraient aller à Honolulu, au Queens Hospital, qui comptait cinquante médecins. Ils ne donnaient jamais au médecin de la plantation la moindre occasion de faire ses preuves.

C'est ainsi qu'elle décida de quitter Kauai.

 

 

La transition de Hayashi

 

Un matin, à son réveil, Takata sentit une présence. En ouvrant les yeux, elle vit le docteur Hayashi, debout au pied de son lit, vêtu d'une jupe et d'un kimono de soie blanche.

Elle pensa : "Ceci est un message. Je dois retourner au Japon immédiatement." Et l'image devant elle disparut.

Elle prit le premier bateau pour le Japon et se rendit directement chez les Hayashi.

Le docteur la salua et lui dit : "Reposez-vous de votre voyage pendant quelques jours, puis rendez-vous dans le Sud du Japon, là où se trouvent les stations thermales. Travaillez-y et apprenez tout ce que vous pouvez au sujet des méthodes qu'ils emploient pour soigner les gens. Je vous ferai appeler lorsque ce sera le moment de revenir ici."

Elle travailla et étudia dans ces stations pendant trois mois ; puis elle reçut le message de retourner à Tokyo.

A son arrivée à la maison, elle vit le docteur Hayashi qui marchait de long en large dans une pièce... De long en large... De long en large.

Puis s'arrêtant, il ouvrait un coffre, en sortait un uniforme, le contemplait longuement et le remettait dans le coffre et continuait à arpenter la pièce, de long en large.

Après trois jours, il fit une annonce à sa famille: "Il va y avoir un grand conflit et, en tant qu'officier de la Marine Impériale, je serai responsable de nombreuses pertes de vies. J'ai décidé de ne pas jouer ce rôle. Au lieu de celà je ferai ma transition, mardi prochain, à treize heures. S'il vous plaît, invitez les membres de la famille et les maîtres de Reiki."

Il eut une longue conversation avec Hawayo. Il lui dit qu'il avait discuté avec les autres maîtres et avait décidé qu'elle était celle qu'il voulait voir continuer son travail. Madame Hayashi ne souhaitait pas porter seule l'entière responsabilité de faire fonctionner la clinique Reiki, comme cela avait été le cas jusqu'alors. Elle sentait qu'il valait mieux se retirer dans leur maison de campagne.

Takata était contente de recevoir cet honneur. Elle remercia le docteur de lui manifester autant de confiance et lui demanda : "Accordez-moi clix ans pour établir mes filles dans la vie et, ensuite, je consacrerai ma vie au Reiki."

Il lui donna pour instruction de quitter immédiatement le Japon et de retourner chez elle. Il lui indiqua aussi les endroits où elle serait en sécurité durant la guerre et quel serait le dénouement du conflit.

Comme de nombreuses personnes qui pratiquent le Reiki, il avait appris à faire confiance aux messages qu'il recevait de son intuition.

Le mardi 10 mai 1941 , ils se réunirent et eurent un beau buffet pour le déjeuner. Alors qu'ils conversaient entre eux, on apporta le tatami du docteur Hayashi et celui-ci entra vêtu de sa jupe et de son kimono de soie blanche. Il s'assit sur sa natte et commença à donner ses derniers messages aux gens qui étaient rassemblés là.

Il expliqua : "La procédure sera la suivante : d'abord une première artère va se rompre, puis une deuxième artère va se rompre et lorsque la troisième artère se rompra, ce sera la fin."

Il continua à délivrer ses messages à ceux qui se trouvaient autour de lui, s'interrompant pour annoncer : "La première artère

vient de se rompre." Et quelques instants plus tard, il ajouta : "La deuxième artère s'est rompue." Et finalement, il s'arrêta au milieu d'une phrase : "La troisième art..." - et il tomba mort.

 

 

La lignée

 

En l973, alors qu'elle était âgée de soixante treize ans, Takata déclara : ­

"Chujiro Hayashi devint le premier disciple de Mikao Usui et travailla avec lui jusqu'à ce que celui-ci atteigne le moment de sa transition. Puis Hayashi est devenu le Maître et le Professeur du SYSTEME USUI DE GUERISON MANUELLE. Fidèle à la mé­thode et à la tradition, le Grand Maître (O Sensei) Chujiro Hayashi remplit ce rôle avec respect jusqu'au moment de sa transition, en mai 1941. Et moi, HAWAYO HIROMI TAKATA, ai été reconnue et l'on a voulu que je continue ce travail au Japon et dans d'autres parties du monde. A cette époque-là, en 1941, il n'y avait que cinq maîtres vivants, y compris Madame Chie Hayashi. A présent, vu leur âge, ils sont à la retraite et je reste avec cette grande oeuvre à accomplir envers l'humanité... Au moment où j'écris ceci, après trente-huit années de prédication, d'enseignement et de guérison, je pense que cela n'est pas suffisant. Je voudrais léguer cet Art merveilleux, tellement néces­saire pour tous les humains et tous les êtres vivants. Je voudrais le laisser aux mains d'un jeune couple qui se consacrerait à cette tâche et poursuivrait cette oeuvre."

Elle avait donc envisagé de confier cette tâche à un jeune couple qui pourrait insuffler jeunesse et vigueur au Reiki et en poursuivre les traditions, mais elle n'a pas trouvé le 'couple'.

Au lieu de continuer à chercher, elle initia vingt deux maîtres, leur demandant de reconnaître l'autorité de sa petite-fille, Phyllis Lei Furumoto. Elle leur donna la permission d'initier d'autres maîtres, mais seulement après sa transition. Elle leur demanda aussi de respecter les enseignements sacrés du Reiki et de maintenir les règles qu'elle avait mis toute une vie à établir.

 

 

 

 

Dr Mikao Usui, fondateur du Reiki (milieu du XIX siècle, au Japon)


 

4 - LA PRATIQUE DU REIKI

 

 

Une leçon pour Takata

 

En 1938, HAWAYO TAKATA fut initiée Maître de Reiki. Sa première requête au docteur Hayashi fut qu'il lui soit permis

de faire un cours gratuit pour les gens qui l'avaient tellement aidée pendant tout le temps de son deuil, lors du décès de son mari et de va soeur et aussi dans sa douleur physique et sa peine.

Le docteur Hayashi la mit en garde : "Ne donnez jamais un cours de Reiki gratuitement, parce qu'à partir de ce moment-là, il n'a aucune valeur. Les gens ne l'apprécieront pas suffisamment pour l'utiliser. Vous pouvez leur montrer votre reconnaissance en leur donnant des traitements quand ils en ont besoin."

Le docteur Hayashi et sa fille retournèrent au Japon et Takata avait l'habitude de prendre ses propres décisions. Elle décida donc de donner des leçons gratuites à ses voisins et à des parents qui lui avaient été d'un si grand secours lorsqu'elle en avait besoin. Elle refusa d'avoir ses deux soeurs dans la classe en leur disant : "Je vous enseignerai plus tard. Il faut d'abord que je voie le succès de mes voisins."

Un jour, elle étendait son linge sur la corde lorsqu'un voisin arriva et lui dit : "Ma fille est rentrée de l'école aujourd'hui avec un mal de ventre. S'il vous plaît, venez lui donner un traitement."

Takata répondit : "Vous allez la soigner vous-même. Je vous ai appris comment utiliser le Reiki et vous pouvez donc aider votre famille."

Le voisin répondit : "C'est plus facile de vous laisser le faire que de le faire moi-même."

Un jour, une autre voisine vint la voir et lui dit : "La petite Mary est à la maison avec la grippe. S'il vous plaît, venez lui donner un traitement Reiki."

Takata lui dit : "Mais ne vous ai-je pas appris le Reiki ?. C'est vous qui allez le faire."

Elle répondit : "Je n'ai jamais pratiqué."

Takata rentra chez elle et se cacha pour pleurer. "... Ils n'ont aucune gratitude ! Pardonnez-moi, docteur Usui ! Pardonnez-moi, docteur I Hayashi !"

Sa soeur vint la voir et lui demanda : "As-tu du temps pour m'enseigner le Reiki à présent ?".

Sa réponse rapide fut : "Il y a un prix !"

"Oooh. Combien ?"

"Trois cents dollars. Il n'est pas nécessaire que ce soit versé en une seule fois. Tu peux me payer un peu chaque mois."  

Sa soeur déclara : "Je vais en parler à mon mari."

La réaction du mari fut la suivante : "Lui as-tu demandé de te l'enseigner? Si tu lui as demandé, tu dois payer. Tu le feras en plusieurs versements de vingt-cinq dollars par mois."

Elle apprit le Reiki et paya en plusieurs fois.

Le jour où sa fille eut une crise d'asthme, elle pensa au prix élevé qu'elle avait payé pour apprendre le Reiki et maintenant elle n'avait plus d'argent de côté pour aller chez un médecin. Alors elle décida de traiter son enfant elle-même. Avant même d'avoir terminé le traitement, la fillette respirait facilement. Cela Marchait !.

Elle alla voir Takata et lui raconta tout. Elle dit : "Maintenant je sais pourquoi tu m'as fait payer ce prix. Tu voulais que je devienne une bonne praticienne. le suis venue pour te remercier."

Takata dit : "Bien, à présent, fais-en bon usage."

Elle expliqua : "Ma soeur a par la suite utilisé le Reiki d'une manière régulière et cela s'était su dans son entreprise. Elle avait aussi beaucoup de succès en affaires. Cela a été le plus petit investissement qu'elle ait jamais fait. Elle fut reconnaissante de ce qu'elle avait reçu. Ceux qui ont eu des leçons gratuites ne réussissent pas, même en affaires."

 

 

L'année la plus difficile

 

1937 fut l'année la plus difficile pour Takata. Elle se disait : "Mon Dieu, avec tous ces ennuis qui n'arrêtent pas, je me retrouve à essayer de faire le bien. Mais pourquoi est-ce que je rencontre tous ces obstacles ?". Elle se rappelait les enseignements de Hayashi, lorsqu'il disait : "NE TE METS PAS EN COLERE.". Plus tard, elle nous a dit qu'elle ne s'emportait jamais, mais elle disait toujours : "Dieu, bénissez-moi. Vous êtes le seul témoin. Vous connaissez la vérité et personne d'autre ne la connaît. Vous allez m'aider, n'est-ce pas ?".

Elle ajoutait : "Je méditais et ce n'était pas un jeu. Lorsque j'étais seule dans ma chambre, je méditais tard le soir et tôt le matin ; et ensuite lorsque je me mettais au lit, je disais : Merci pour toutes les grâces d'aujourd'hui. VOUS êtes le plus grand et VOUS êtes le juge de toutes choses."

Ainsi les conférences remportaient du succès et le Reiki avait la faveur des journaux. L'histoire de toutes les complication survenues avec les Hayashi avait été publiée. Les Hayashi étaient repartis au Japon lorsqu'un policier rendit une visite inattendue à Takata. Il lui dit : "Vous avez passé un moment difficile, n'est-ce pas ?".

Elle répondit : "Eh bien, je suis une campagnarde et je ne connaissais pas tout. Mais voyez-vous, je n'ai jamais rien eu à me reprocher, car lorsque je suis arrivée à Honolulu, toute campagnarde que j'étais, j'ai demandé un permis d'exercer.".

Il demanda : "Qui vous l'a donné ?".

Elle indiqua le nom du procureur général japonais qui était à la tête de la région. Elle était allée le voir et lui avait dit : "Je suis de ce pays et je ne pense pas à toutes les réglementations, mais je vais pratiquer à Honolulu et j'aimerais avoir un permis.". Il lui avait répondu qu'il était content qu'elle soit venue le voir et lui avait donné un permis pour pratiquer le massage en lui disant de l'encadrer et de le mettre dans la pièce, là où tout le monde pouvait le voir.

Le policier lui dit alors : "Je veux que vous soyez très honnête. Je parierais que vous avez offert des présents à votre professeur, n'est-ce pas ? ".

Elle dit : "Bien sûr, je lui ai fait des cadeaux. Pourquoi pas ?. Un invité viendrait de si loin et vous le laisseriez rentrer chez lui les mains vides ? Non, pas moi. Je lui ai fait des cadeaux et la police voulait à tout prix savoir ce que c'était. Je lui ai donné quatre sacs de cinquante kilos de sucre hawaïen. Il aime les oranges, je lui ai donc donné deux caisses d'oranges. Tout le monde parle du café Kona, je lui en ai également donné à emporter avec lui. Il y avait ensuite des caisses d'ananas, un produit hawaïen. Et une boite d'olives mûres. Et les gens lui ont donné des bols et une canne en Koa et des tas de colliers".

Elle continua en disant : "Puis j'ai offert à sa fille un costume de voyage tout neuf et une bague". Le policier la regarda fixement et lui dit : "Ce que je veux savoir, c'est combien ?"

Elle répliqua : "Combien quoi ?"  "Vous le savez ! Combien ?"

Elle lui dit d'un ton très ferme : "Si c'est d'argent dont vous parlez, eh bien je peux vous dire que mon professeur est un très grand homme au Japon. Il n'est pas pauvre. Il fait partie de la classe supérieure. Il possède un vaste atelier, une grande maison et tout cela se trouve là où vivent les gens très à l'aise de la société. Il n'a pas besoin d'argent. Il en a. Pourquoi voudrait-il venir ici et essayer d'obtenir de l'argent, ne serait-ce qu'un centime, d'une élève qui démarre dans la vie ?. Il est venu ici pour me soutenir moralement, pour m'épauler et m'aider à partir du bon pied. Pourquoi voudrait-il en tirer du profit ?. Non, non. Vous faites fausse route."

Mais le policier lui dit alors : "Nous devions faire une enquête. Nous ne vous importunerons plus parce qu'il est rentré au Japon et que vous avez un permis pour pratiquer le Reiki.".

Elle poussa un soupir de soulagement en disant : "Je suis contente due vous connaissiez la vérité. Même les journaux ont dit la vérité et ont publié de très bons articles sur le Reiki, sur le docteur Hayashi et tout ce qui le concerne."

Le rédacteur et propriétaire du journal japonais vint la voir et lui dit : "On vous a causé beaucoup d'ennuis, on vous a trompée. On vous a harcelée et on a fait du chantage. Je suis navré pour vous. Vous êtes une femme frêle avec une volonté très forte. Vous êtes pleine de courage. A présent, il faut poursuivre ces gens en justice. Nous avons de nombreux témoins. Faisons moisir ces gens derrière les barreaux, pour le bien du public. Ils sont un véritable fléau pour la société. Vous avez une bonne cause en main et vous avez le droit de les pour­ suivre."

Elle lui dit : "Merci. Je désire vous remercier du fond du coeur pour votre soutien, votre aide généreuse et aussi d'avoir pensé ainsi à mon bien-être. Sans amis comme vous, je n'aurais jamais pu affronter cette épreuve. Laissez-moi y réfléchir."

 

- VIS HONNETEMENT' -

 

 

La mission Jodo

 

Le rédacteur en chef du journal voulait donc que Takata poursuive Sadie, cette femme qui lui avait causé tant de torts. Elle avait demandé à réfléchir avant de prendre une décision.

Ce soir-là, elle parla avec l'archevêque de la Mission Jodo. Il était très intéressé par le Reiki. Une laryngite lui avait fait perdre la voix pendant sept ans et il avait été obligé de partir prématurément à la retraite, au Japon. Il avait recouvré la voix, en trois semaines, à la suite de traitements de Reiki donnés par Hayashi et Takata, alors qu' il se trouvait dans ce pays.

Son Eglise lui avait confié un nouveau poste, à la tête de la division américaine de la Mission Jodo, à Hawaï. La côte ouest de la Californie en faisait partie. Souvent, il invitait son amie Takata à déjeuner avec lui après les offices religieux.

Sa première mission, à son arrivée à Hawaï, était de rencontrer les pasteurs et les églises de Hawaï et ensuite de faire de même en Californie. Nul dans son entourage, qui comptait douze personnes, ne parlait l'anglais. Il dit à Takata : "Nous ne parlons pas l'anglais et lorsque nous irons à la salle à manger, nous ne saurons pas comment commander notre repas. Nous voulons que vous vous joigniez à nous. Pourquoi ne prendriez-vous pas des vacances avec nos pasteurs Voulez-vous venir avec moi et nous aider, en nous servant d'interprète ?"

Takata dit : "Je suis très honorée. Je pense que j'ai besoin de prendre un peu l'air. Merci pour votre offre, je l'accepte." Lorsqu'elle rencontra le rédacteur du journal, elle lui dit : "Je ne poursuivrai pas Sadie en justice. Je ne suis qu'un être humain. Qui doit être le juge d'un autre être humain ? Ceci doit être laissé à Dieu. J'ai la Paix intérieure. On m'a harcelée, mais c'est l'une des nombreuses épreuves qui ont été mises sur mon chemin. Je dois tourner la page. C'est maintenant du passé. J'ai gagné ma cause et ce, pour votre bien être et celui de beaucoup d'autres gens. Je suis reconnaissante pour tout cela. Je suis en paix et je veux rester en paix.".

Elle ajouta : "La seule façon que j'aie de prouver au monde que je suis meilleure est de m'améliorer moi-même. Je vais partir avec l'archevêque pour la côte ouest de la Californie et, après la tournée, j'entrerai au National College of Drugless Physicians, à Chicago. L'argent qu'autrement j'aurais dépensé en honoraires d'avocats, je l'utiliserai pour mon éducation et lorsque je reviendrai, je serai une meilleure technicienne, une meilleure thérapeute et une meilleure praticienne. C'est ainsi que je lutterai contre les gens qui pourraient m'agresser... en m'améliorant".

"Merci, dit-elle, se prosternant profondément, je vous reverrai à mon retour.".

Le rédacteur sortit furieux en marmonnant  "Quelle idiote !".

 

 

Honolulu, 1939

 

Hawayo Takata termina ses études au National College of Drugless Physicians, à Chicago, et retourna à Honolulu, pleine de confiance.

Elle possédait désormais une meilleure compréhension des :,aspects physiques et techniques du corps humain.

Sa première idée fut de rendre visite au rédacteur du journal qui avait fait passer des articles sur le travail que Hayashi et elle avaient fait. Elle désirait s'excuser parce qu'ils s'étaient quittés en désaccord lors de son départ pour Chicago.

Elle le salua en disant : "Je suis de retour, monsieur le rédac­teur, et je suis venue vous présenter mes respects."

Il était tout souriant en lui disant : "Je pense que vous avez fait le bon choix. Vous vivez. selon les idéaux du Reiki. Je pensais que vous étiez très stupide de vous enfuir. Mais maintenant, vous êtes revenue avec un bagage de connaissances qui vous sera utile. L'argent investi dans vos études, plutôt que dans des honoraires d'avocat, a été un bon placement.".

Elle commença sa pratique en ouvrant un cabinet à Honolulu. Un jour, elle reçut un coup de téléphone de l'île de Hawaï. Deux enseignantes d'une école secondaire voulaient lui parler. Elles lui dirent : "Nous avons vu un article à votre sujet dans le journal et nous sommes très intéressées. Voudriez-vous prendre de petites vacances pour venir nous rendre visite ? Nous aimerions vous entendre parler de tout ce qui concerne le Reiki."

Takata répondit : "Merci beaucoup, je viendrai."

 

 

Mal de mer

 

Lorsque le moment convenu pour son voyage à Hawaï arriva, Takata acheta un billet de bateau allant de Honolulu à Hilo.

Elle monta à bord et se rendit dans sa cabine pour y déposer ses affaires, avant de remonter sur le pont pour faire des signes d'adieu. En entrant dans la cabine, elle entendit des gémissements. Elle regarda donc et vit une femme allongée sur la couchette, la tête tournée vers le mur. Elle était en kimono, obi, manteau haori et tabis. Le malaise qui la torturait lui arrachait de grands gémissements. Le paquebot était encore amarré au quai, et donc il bougeait peu. La haute mer était encore loin.

D'une voix désespérée, elle se lamenta : "Qui que vous soyez, je souffre énormément du mal de mer. Je n'ai pas pu garder un repas depuis trois jours et je suis très faible. Je risque de gémir toute la nuit et de vous déranger. S'il vous plaît, cherchez-vous une autre cabine."

Le bateau n'avait même pas quitté le port !. Et toutes les cabines, y compris les places sur le pont, étaient occupées. Ce bateau, servant au transport des ananas, ramenait à Hawaï des étudiants qui avaient travaillé dans une conserverie d'ananas tout l'été.

Sans dire qui elle était, Takata s'approcha de la femme et regarda son visage. Elle découvrit une femme d'âge mûr, très mal en point. et elle voulut l'aider. Sans un mot, elle mit sa main droite entre le kimono et l'obi sur l'estomac de la femme. La femme se plaignit alors davantage, puis commença à hurler pour appeler à l'aide. Entre les cris, Takata se rendit compte qu'elle avait commis l'erreur la plus embarrassante de sa vie. SA MAIN DROITE ETAIT' PLACEE SUR LE PORTEFEUILLE DE LA FEMME. Elle était coincée. Il ne fallait absolument pas qu'elle enlève sa main maintenant. La gêne et l'angoisse se peignirent sur son visage.Elle dit : "Reiki, si tu es avec moi... fais ce que tu as à faire, et rapidement !". Elle ferma les yeux et se concentra sur la guérison par l'esprit pour que le Grand Pouvoir Cosmique n'échoue pas !".

En l'espace d'une minute, ses mains commencèrent à picoter. Elle sentit l'énergie Reiki couler dans sa main et, dès cet instant, elle sut que sa compagne arrêterait de crier. Elle se tut en effet, la regarda et lui dit avec un sourire : "Vous m'avez beaucoup soulagée... Vous êtes une magicienne ! Excusez-moi d'avoir fait tant de bruit.".

Takata respira profondément, remerçiant l'Energie Suprême de l'avoir guérie si vite. C'était comme un miracle. Takata était très contente des résultats et ne tenta pas de donner d'explications. Elle dit à la femme de rester tranquillement couchée et de se reposer pendant qu'elle irait sur le pont.

Après avoir dit au revoir à ses amis sur le quai, elle redescendit et trouva la femme calme et détendue. Elle l'aida à se déshabiller, mit son portefeuille sur l'oreiller, plia son manteau et son obi et les rangea. Ensuite elle lui dit : "Maintenant que vous êtes dans une position plus confortable, j'aimerais vous aider un peu plus pour que vous puissiez avaler un bon souper.".

Elle traita la femme pendant une demi-heure. Sa vésicule biliaire fonctionnait mieux et son étourdissement disparut après qu'elle l'eut traitée au-dessus des oreilles. Ayant alors les idées plus claires, la femme s'excusa encore d'avoir été si grossière.                     

Takata commanda pour elle un dîner léger : de la soupe, des biscuits secs, des bâtons de céleri, des tranches de pomme et un

pamplemousse. Elle pourrait grignoter tout cela sans se lever. Elle ­apprécia ce premier repas en trois jours. Takata lui dit de bien dormir, qu'elle la réveillerait lors de l'arrivée à Hilo, suffisamment tôt pour prendre un bon petit déjeuner avant l'amarrage. Le matin suivant, avant d'arriver à Hilo, elle réveilla sa compagne de cabine, l'aida à s'habiller elles se rendirent ensemble dans la salle à manger où elles prirent, avec appétit, un petit déjeuner copieux.

En regardant par le hublot, la compagne de Takata reconnu sa famille. Elle avait hâte de voir les siens pour leur dire comme elle avait bien survécu à cette traversée, sans avoir le mal de mer !. Elles se séparèrent précipitamment. Aucune des deux n'avait pensé à se présenter. La femme dit seulement : "Merci infiniment. Cela a été le premier voyage où j'ai pu manger sur le bateau.". Elle raconta avec empressement l'histoire à sa famille sur le chemin du retour.

Des années plus tard, lorsqu'elle voyagea sur les grands paquebots transatlantiques, Takata pu aider beaucoup de gens vic­times du mal de mer. Cependant, elle se présentait toujours d'abord et expliquait l'importance du Reiki, qui est strictement sans médicament et n'est pas une guérison par la foi. Les gens n'avaient pas à croire et ce n'était pas de la magie. Cela lui réussit toujours et l'aida à se faire de nombreux amis. Un peu de gentillesse et beaucoup d'amour facilitent bien des choses.

Trois personnes vinrent chercher Takata au bateau. Elles l'emmenèrent dans la petite ville de Pahoa. Elle séjourna dans la maison du boulanger. Elle donna une conférence de deux heures sur le Reiki et ensuite, on servit du thé chaud et des gâteaux. Cela donna aux gens l'opportunité de poser des questions et de faire connais­sance.

Il était minuit lorsqu'elle alla se coucher. CETTE REUNION AVAIT ETE UN SUCCES ! Environ une douzaine de personnes s'étaient inscrites pour suivre le cours qui devait commencer à dix-neuf heures le lendemain soir pour se poursuivre pendant quatre soirées.

Une rumeur courut dans la ville et parvint aux oreilles de quelqu'un, faisant partie de la classe Reiki, au sujet d'une jeune femme qui avait aidé sa compagne de cabine aux prises avec le mal de mer. Tous les détails de l'histoire avaient aussi été rapportés. La seule chose étrange, c'est qu'elles avaient oublié de se demander leurs noms.

 

 

Pahoa

 

La plupart des habitants de ce village étaient des fermiers qui travaillaient dans les plantations de canne à sucre et dans les raffineries. Certains cultivaient des légumes ou des fleurs ; certains étaient aviculteurs. Il y avait des hectares et des hectares d'orchidées. Sans aucun doute, un endroit très intéressant.

Beaucoup de gens étaient curieux au sujet du Reiki et avec les commentaires positifs des premiers qui y avaient été initiés, il devint très populaire. La gentillesse et l'amour, qui font partie intégrante du Reiki, conduisent très loin. Les gens de ce village en étaient un bon exemple. Tout le monde voulait inviter Takata pour le thé ou le souper ; et ils la couvraient de fleurs et de fruits. Un jour, alors qu'elle prenait le repas de midi, une de ses élèves arriva en courant. Elle lui demanda : "Madame Takata, avez-vous aidé une femme qui avait le mal de mer sur le bateau ?".

Elle répondit : "Oui"

"Eh bien, cette personne demeure à deux pas d'ici et elle nous a raconté son histoire et parlé de cette femme qui faisait de la magie. Maintenant, nous savons que c'est le Reiki que vous utilisiez."

Le mystère était éclairci. L'élève appela son amie et lui dit de venir rencontrer Takata. Ensemble, elles rirent beaucoup de toute cette affaire. Takata s'excusa d'avoir effrayé sa compagne en mettant la main sur son portefeuille et celle-ci s'excusa d'avoir hurlé.

Cette femme ne devait pas manquer de s'inscrire au prochain cours de Reiki à Pahoa.

Un deuxième cours eut lieu à Pahoa et, le troisième jour, l'épicier arriva très excité. Il était allé donner à manger à sa truie, qui le jour précédent avait eu treize petits cochons. Il l'avait trouvée avec une température très élevée et couchée dans l'enclos.

Il avait entendu Takata dire dans son cours qu'on pouvait aider les animaux avec le Reiki. Il avait donc couru la chercher pour qu'elle l'aide à soigner sa truie.

Takata lui demanda de faire venir deux de ses amis qui suivaient le cours avec lui. Ils partirent dès qu'ils le purent. Ils installèrent la truie au milieu de l'enclos pour qu'ils puissent tous se mettre autour d'elle et la couvrirent de sacs de jute mouillés. Ils lui donnèrent le traitement Reiki derrière les oreilles, sur le devant et le dos du corps du mieux qu'ils pouvaient et ce, pendant deux heures. Elle devait apprécier puisqu'elle restait allongée tranquillement, sans se plaindre, et rece­vait le traitement. Bientôt, ils l'entendirent appeler doucement ses petits. Ceux-ci arrivèrent en courant vers leur mère, l'escaladant de partout et tétant avec impatience.

Il en résulta qu'ils déjeunèrent un peu en retard ce jour-là. Le propriétaire de la truie vint au cours le jour suivant avec un visage radieux. Il dit qu'il avait gagné six fois plus que ce qu'il avait payé pour le Reiki en sauvant la truie, sans compter les petits. Cette expérience marqua Takata.

Certains fermiers essayèrent avec des poulets d'un jour. Ils pouvaient les traiter tous en une seule fois en posant leurs mains au-dessus de la litière pendant quinze à vingt minutes. Les plus faibles avaient besoin d'être tenus dans la main pendant quelques minutes. Les poulets adoraient cela et poussaient de doux petits cris.

S'il s'agit d'un poisson rouge dans un aquarium, vous pouvez tenir l'aquarium dans vos mains pendant une dizaine de minutes. Avec les fleurs, c'est intéressant. Trempez les tiges des fleurs dans un seau d'eau, recoupez-les dans l'eau et gardez-les en main quelques minutes. Cela fera remonter l'eau vers les pétales et les fleurs resteront plus longtemps fraîches.

Tenez les graines dans les paumes de vos mains en faisant du Reiki pendant dix minutes avant de les mettre en terre.

Si vous cultivez des orchidées, tenez le pot avec vos deux mains pendant une demi-heure chaque jour. Les résultats seront visibles au bout de quelques jours et vous pourrez comparer les boutures traitées avec celles qui n'ont pas reçu de traitement.

Le Reiki fut si bien accueilli sur l'île principale! -Takata apprécia vraiment l'enthousiasme et les efforts sincères pour comprendre­ ce qu'était le Reiki. Peut-être s'agissait-il de l'endroit où installer un Centre de Santé Reiki.

Cela se décida le 7 octobre 1939, donc la même année. Une vaste maison blanche sur l'avenue Kilauea allait devenir son Centre de Santé Reiki à Hilo pendant dix ans.

 

 

Le Centre

 

Un jour, Takata reçu un appel téléphonique de deux enseignantes de l'île principale, Hawaï, qui avaient lu dans le journal d'Honomulu un article sur elle et sur les bienfaits du Reiki. Elles étaient au courant de sa visite précédente. Elles lui demandèrent de prendre un petit congé afin de venir les voir et de les renseigner sur le Reiki.

L'une des enseignantes l'attendait sur le quai lorsqu'elle arriva à Hilo. Elles montèrent vers le haut du volcan, à environ quarante-cinq kilomètres de Hilo.

L'enseignante expliqua : "J'ai de l'eczéma depuis dix-sept ans et il suinte à la moindre occasion. C'est très gênant. J'ai essayé toutes sortes d'eaux thermales et de remèdes, mais rien ne semble pouvoir me soulager. Peut-être que votre méthode m'aidera.".

Takata lui répondit : "Merci de m'avoir contactée. Je ferai de mon mieux. Il nous faut trouver la racine du problème. Trouver la cause, la supprimer et il n'y aura plus d'effet. Le traitement vous rendra à vous-même.".

Alors qu'elles roulaient vers le volcan, l'enseignante déclara : "Je dois m'arrêter un instant dans cette maison pour choisir mes bas de soie. Le vieux gentleman qui l'habite est chez lui aujourd'hui et il vend de la vraie soie. Je vois que sa voiture est là." En s'avançant dans l'allée, elles découvrirent un écriteau : MAISON ET TERRAIN À VENDRE.

Elles trouvèrent le vieil homme en train de jouer au solitaire. Après les salutations d'usage, l'enseignante présenta Takata : "Voici Madame Takata. elle vient de Honolulu."

 

L'homme était dur d'oreille. Il n'entendit que le mot "Honolulu" et s'imagina qu'elle s'intéressait à la maison.

Il regarda Takata avec des larmes dans les yeux et lui sourit. Se levant, il ramassa les cartes et les lança en l'air. Levant les yeux vers le ciel, il s'écria : "ALLELUIA, ALLELUIA, ALLELUIA ! Enfin. c'est fait ! Je suis tellement heureux !". Et les larmes roulèrent sur ses joues.

L'enseignante était tellement embarrassée qu'elle ne trouva rien à dire.

Elle se tourna donc vers Takata : "Répondez-lui quelque chose."

Que dire devant une telle jubilation ?. Takata prit une profonde inspiration et déclara : "Eh bien, j'étais loin de me douter que j'allais faire un achat immobilier. Je n'ai pas d'argent sur moi pour un acompte."

L'homme la regarda et dit : "Qui vous a demandé un acompte ? Je n'ai pas dit avoir besoin d'un acompte. Il vous suffit de me payer soixante dollars par mois. C'est tout ce que je désire pendant dix ans. J'ai actuellement soixante-douze ans et j'ai deux fils à Honolulu qui m'invitent à aller vivre avec eux. Je serai logé et nourri. Ces soixante dollars mensuels seront mon argent de poche et je serai comme un roi. Je vous en prie, reprenez cette propriété, venez vous y installer."

Takata réfléchissait : seulement soixante dollars par mois. Elle pouvait y arriver. Elle accepta.

La maison comptait quatre chambres à coucher et deux étages, elle était entourée d'un terrain d'un demi-hectare, solidement con­struite sur un demi sous-sol, avec un garage pour deux voitures et un logement pour les employés de maison à l'arrière, contigu au garage. C'était une très belle propriété. Peut-être devait-elle déménager tout de suite. Les lieux étaient assez spacieux pour devenir un Centre de Reiki. Et elle pouvait y amener son père et sa mère qui s'y trouveraient très bien.

Elle délibéra quelques instants. Elle ne voulait pas décevoir cet homme... et l'affaire se présentait comme un rêve. Elle se décida vite : "C'est d'accord."

Au lieu de parler de bas de soie, ils se rendirent à la banque et firent établir les papiers nécessaires à la vente.

Takata pouvait toujours louer la maison si elle décidait de ne pas l'habiter. Sa compagne était ravie. Takata élaborait déjà des plans pour réaménager les lieux si elle se décidait à venir vivre à Hilo.

Le lendemain. alors qu'elle était venue admirer l'endroit, deux personnes s'arrêtèrent en voyant que l'écriteau À VENDRE avait disparu et lui demandèrent si elle était l'acquéreur.

Elle sourit et répondit : "Oui".

Ces personnes la mirent alors en garde contre sa voisine, lui expliquant : "Cette maison était en vente depuis de nombreuses années sans résultat, mais étant étrangère ici, vous l'avez achetée sans savoir."

Lorsque Takata demanda quel était le problème, il lui fut simplement répondu : "Vous le découvrirez bien assez vite. Bonne chance !"

Takata prit contact avec un maçon et un charpentier entreprit des modifications et des réparations. Les habitants de Hilo se montraient très aimables et coopératifs.

Le charpentier lui fit un jour la remarque : "Quelle belle maison pour vous, madame Takata. Dire que l'écriteau À VENDRE est resté là pendant trois ans. Il n'y avait pas d'acquéreur, les gens d'ici n'étaient pas intéressés."

"Pourquoi ? Ai-je commis une erreur en achetant cette maison"

"Oui, et cela s'explique parce que vous venez de Honolulu." Les choses allaient s'éclaircir. "Dites-moi ses défauts."

"La maison n'a pas de défauts, le problème c'est la VOISINE.".

"C'est-à-dire ?"

Et l'homme raconta : "La voisine est veuve avec SEIZE enfants. Parfois elle est débordée. Elle en a de tous les âges, et même des .jumeaux. Pour la plupart des gens, c'est insupportable. Voilà pourquoi cette maison est restée avec son écriteau À VENDRE jusqu'à ce que vous arriviez sans intentions particulières et qu'elle vous tombe dans les bras."

Le problème de la voisine n'en était pas un pour Takata et elle décida d'aller la voir pour se présenter. Ignorant le nom de cette femme, elle commença par dire : "Je vais être votre nouvelle voisine."

La dame se montra très aimable et répondit : "Veuillez m'excuser. Mes enfants sont parfois très turbulents et je ne me fais pas toujours obéir. Mais ce ne sont que des enfants et je n'en ai que seize."

Takata lui demanda : "Pourquoi dites-vous QUE seize ?. N'est-ce pas assez ?"

La femme répliqua : "J'ai perdu mon mari il y a trois ans. S'il n'était pas mort, j'en aurais peut-être vingt-quatre maintenant ! Deux douzaines ! Qui sait ?"

Elles partirent du même éclat de rire et Takata dit : "Il y en a de tous les âges, n'est-ce pas ? Peut-être que l'aîné... "

"Les plus âgés ont seize et dix-huit ans."

"Alors ils sortiront bientôt de l'école et, si ce sont des filles, elles ne vont pas tarder à se marier. Je suis très heureuse de vous avoir comme voisine et je crois que nous n'aurons aucun problème."

 

 

La voisine

 

La fête d'action de grâces était dans quelques semaines et la maison remise en état attendait d'être habitée. Takata prépara un grand plat de salade de pommes de terre, un poulet et des sushi (boules de riz froid farci à la japonaise ; excellent). Elle alla offrir de tout son coeur tout cela sur un plateau à sa voisine avec ses meilleurs voeux : "C'est le premier jour d'action de grâces que je passe ici et je veux le fêter en partageant mon bonheur avec vous et votre famille."

La voisine répondit : "Les enfants vont adorer ça. Je vais faire de notre fête d'action de grâces un grand jour."

Takata chargea les enfants de veiller sur sa nouvelle maison afin qu'aucun cheval ou vache égaré ne vienne dans le jardin manger les fleurs pendant qu'elle passait le Nouvel An à Kauai.

C'est ainsi que leur relation devient très intime et harmonieuse. Takata ne connut absolument aucun problème avec ses voisins. Lorsque des chevaux ou des vaches pénétraient dans son jardin, les enfants venaient les chasser. Lorsque ses trois manguiers furent prêts pour la récolte, les garçons l'aidèrent à ramasser les fruits. Ils lui réservèrent les meilleurs, mais il y en avait plus qu'assez pour tous.

Le temps passa et les enfants allèrent à l'université. Certains se marièrent, il n'y en avait plus seize. Ils entretenaient entre eux de belles relations d'aide.

Vraiment, il n'y eut aucun problème.

 

 

Son premier centre

 

Cette grande maison blanche fut son premier centre de Reiki. Elle s'y installa. Dès qu'elle commença à réaménager les lieux, elle eut l'impression de posséder un château. Elle écoutait le rythme des marteaux qui sonnaient comme de la musique à ses oreilles et, le soir, en allant se coucher, elle touchait les murs en disant : "Que Dieu bénisse cette maison. Je la considère comme un grand Centre de Reiki. C'est ici que les gens viennent avec leurs problèmes. Et VOUS, vous allez régler ces problèmes et rendre aux gens leur bien-être. Ce n'est pas seulement ma maison, elle appartient aux gens qui ont besoin d'être aidés. J'ai besoin de votre bénédiction." Doucement, très doucement, elle caressait les murs du haut en bas en montant l'escalier et disait : "Merci, mon Dieu, merci, mon Dieu."

Un jour, après le départ du contremaître, trois ouvriers se mirent à malmener les clous. Leur travail ne se déroulait plus en rythme. Ils donnaient d'impression d'en vouloir au monde entier.

Takata s'adressa à eux ainsi : "Je vous en prie, cessez de vous déchaîner contre ces murs et expliquez-moi cette violence."

L'un d'eux lui répondit : "Nous sommes très heureux de travailler ici, mais aujourd'hui le contremaître est revenu d'un autre chantier. Il nous a dit que le travail aurait dû être fini le mois dernier et que la dame n'aime pas du tout la couleur de la peinture. Il lui a expliqué que nous avions fait les peintures d'après l'échantillon qu'elle nous a donné et que si nous devions recommencer le travail, cela lui coûterait encore de l'argent. Elle était furieuse et s'est déchargée de sa colère sur le contremaître. Après, le contremaître est venu ici et il s'est emporté contre nous. Voila pourquoi nous tapons sur votre maison. Cette colère est contagieuse. Veuillez nous pardonner, Madame Takata. Nous ne l'avions pas remarqué, mais vous n'êtes pas comme les autres. Vous vous êtes montrée très bonne avec nous. Lorsqu'il reviendra. nous lui demanderons de ne pas amener les problèmes des autres dans cette maison."

Takata téléphona au contremaître pour lui dire de donner un jour de congé à ses ouvriers afin qu'ils reviennent de meilleure humeur.

Elle expliqua aux ouvriers : "Je suis responsable d'avoir acheté une maison ancienne, mais ici c'est chez moi et je vais ouvrir un centre de santé auquel je veux donner le meilleur. Je caresse les murs le matin et le soir avant de me coucher, priant et méditant pour que ce lieu soit empreint de paix, de beaucoup de bonheur et de succès. Vous chassez toutes mes bonnes vibrations en déchargeant votre colère et votre mécontentement."

Ils l'écoutèrent et répondirent : "Nous sommes désolés, nous ne savions pas que cela vous affectait."

Elle poursuivit ses explications : "Les maisons, quel que soit leur âge, ont été un jour des arbres vivants. Ces arbres ont changé de forme, mais la vie continue et la sensibilité reste."

Lorsque le contremaître revint, Takata lui dit : "J'apprécie beaucoup votre travail. Je suis très heureuse de la manière dont les travaux avancent. Mais quand vous n'êtes pas content, je vous prie de ne pas venir donner cette mauvaise vibration aux ouvriers qui mettent ensuite de mauvaises vibrations dans mes murs. Aujourd'hui, laissez-les repartir, qu'ils reviennent un autre jour, quand ils pourront continuer leur travail en sifflant des airs gais. Laissez-les partir maintenant, car vous n'êtes pas heureux et eux non plus. Celte maison est pour moi comme un temple ou un château. Je veux qu'elle soit une réussite. Ce que je ferai ici, je le ferai de tout mon coeur et de toute mon âme car je bénis chaque jour et chaque nuit ces murs et cette maison en méditant partout. dans les couloirs et les pièces. Je dis : 'Merci, mon Dieu, pour vos bénédictions.' Pour aujourd'hui, partez, je vous en prie."

Le contremaître retira son chapeau et, le tenant contre son coeur répondit : "Madame Takata, c'est la première fois que j'entends un sermon pendant mon travail et il est meilleur que ceux de l'église. Je ferai ce que vous désirez".

Elle ajouta quelques mots à son intention : "Si vous adoptez cette attitude pour tous vos chantiers, vous allez devenir un grand entrepreneur".

Quelques années plus tard, cet homme était devenu le meilleur entrepreneur de Hilo.

Lorsque les travaux furent terminés, il y avait deux pièces consacrées aux traitement, un très grand salon où les gens pouvaient s'assoir pour attendre, une charmante cuisine, une terrasse assez grande et protégée pour y servir des repas avec vue sur le beau jardin.

Un jardinier venait a mi-temps pour embellir encore les lieux. Le jardin se transforma de manière spectaculaire en quelques mois. Les gens vinrent se faire traiter avant même que tout ne soit fini. Les deux enseignantes furent les premières et leurs problèmes se trouvèrent résolus en deux mois.

 

 

La visite d'un fantôme

 

Takata recevait de temps à autre des messages du monde subtil. Nous le savons depuis que nous avons connaisance de sa méditation sous le camphrier et de la voix qui lui a dit :"l'opération n'est pas nécessaire." Avec la pratique du Reiki, elle s'ouvrit davantage au monde subtil. L'histoire suivante ne peut être mieux racontée qu'avec ses propres termes.

 

"La localité dans laquelle nous nous rendîmes ensuite était Okala, une autre plantation de canne à sucre sur le versant llc la montagne. Nous arrivâmes, ma fille aînée et moi, au temple japonais du village et fûmes accueillies aimablement par le révérend et son épouse. Elle avait été une élève de ma fille à l'école des filles de 'Tokyo.

"Nous sommes allées nous coucher peu après ma conférence sur le Reiki, dormant sous une grande moustiquaire verte dans le parloir. Au-dessus de nous sur le mur, une pendule marquait bruyam­ment les heures et sonnait une fois aux demi-heures. Nous avions prévu une lampe de poche au cas où nous aurions eu besoin de nous lever pendant la nuit.

"Il était minuit passé quand nous avons entendu marcher à l'extérieur de la moustiquaire. Il y avait un tapis japonais en paille par terre et le bruit était très net.

"Ma fille parla la première. Elle dit :'Maman, entends-tu ce que j'entends ?'

"Je répondis : 'Oui. Reste calme et voyons ce qui se passe.' Elle proposa d'allumer la lampe de poche et je refusai.

"La présence fit trois fois le tour de la moustiquaire et la pendule sonna un coup. Nous prêtions l'oreille mais aucune parole ne fut prononcée. Alors je dis : 'Qui que vous soyez, si vous avez quelque chose à dire, je suis réveillée et disposée à vous écouter. Avez-vous un message à transmettre `?'

"pas de réponse. Nous attendions... La pendule se tut et tout devint très silencieux. Nous ne bougions pas et essayions de retrouver le sommeil, ce qui nous fut longtemps impossible.

"Vers sept heures du matin, le téléphone sonna. Le révérend répondit. Entendant du bruit, nous nous levâmes pour prendre le petit déjeuner avec sa femme et lui. La pendule s'était arrêtée à une heure vingt.

"Après avoir salué le révérend, je lui demandai : 'Quand avez-vous remonté la pendule ?'

"'Hier, me répondit-il. Elle se remonte pour sept jours.' Je lui dis qu'elle s'était arrêtée à une heure vingt et lui parlai du bruit que nous avions entendu.

"Il répondit : 'On vous a appelé tôt ce matin de la station de radio de Hilo. Vous devriez rappeler tout de suite.' Je le fis. C'était ma soeur de Lihue, à Kauai, qui avait essayé de me joindre. Elle m'apprit que mon beau-frère, Kenichi, était mort à l'aube.

"Le révérend déclara :' Le bruit de pas que vous entendu venait de votre beau-frère. Peut-être était-il dans le coma et effectuait-il sa transition quand il est venu vous dire au revoir.'

Je lui racontai ce qui s'était passé le 2 octobre, deux mois plus tôt à Kauai. J'avais rendu visite à Kenichi pendant sa maladie à l'hopital. Il avait des ulcères d'estomac.

On devait décider s'il serait opéré ou non après les examens et la radiographie prévus le ler décembre 1938. Il se trouvait à l'époque à l'hopital. La famille s'était réunie ce soir-là pour dîner. Nous étions six. Ma soeur alluma les bougies et l'encens sur l'autel et honora les parents de Kenichi, morts depuis longtemps. Brusquement. nous entendîmes une voix parlant avec netteté et d'une manière agréable : "NE SOYEZ PAS TROUBLES. JE SUIS LA MERE DE KINICHI QUI EST À L'HOPITAL CE SOIR. SON ETAT M'INQUITAIT, AUSSI AI-JE DU VENIR POUR VOUS DIRE DE NE PAS L'OPERER. IL MOURRA SI ON L'OPERE. DEMANDEZ À HAWAYO DE LE TRAITER PAR LE REIKI ET IL RETROUVERA BIENTOT SES FORCES."

"J'étais étonnée qu'elle soit au courant de mes traitements et lui demandai si j'avais suivi la bonne voie durant ces dernières années. Elle me répondit :"OUI, JE SUIS AU COURANT DE TOUT CE QUI SE PASSE. D'ABORD JE DOIS REMERCIER LA FEMME DE KENICHI POUR SES OFFRANDES DE FLEURS ET DE THE SUR L'AUTEL. ET TANT DE DOUCEURS ET DE FRUITS. ELLE S'ACQUITTE DE SES DEVOIRS EN BELLE-FILLE VERTUEUSE."

Je lui dis : "Je vous en prie, Mère, aidez Kenichi à se rétablir vite". Je restai là quatorze jours et Kenichi retrouva rapidement la santé.

"La famille le s'entretint avec elle pendant près d'une heure. Nous lui demandâmes où elle vivait, comment c'était. Elle savait tout à propos de ses petits-enfants. Elle me parla particulièrement de mon travail de guérison. Je lui exprimai ma gratitude pour cette conversation avec elle et lui dis qu'elle pouvait nous contacter plus souvent.

Elle répondit : "JE SUIS SEULEMENT VENUE CE SOIR PARCE QUE SA V I E EST EN J EU. VOUS NE PRENDREZ PEUT-ETRE PAS LA BONNE DECISION MAIS M0I, SA MERE, JE DEVAIS VENIR VOUS AVERTIR ET VOUS DONNER UN CONSEIL."

"Nous la remerciâmes et elle se retira sur des paroles d'adieu.

Le lendemain. la décision fut aisément prise. Pas d'opération. Kenichi se remit en quinze jours. Il aurait dû suivre le conseil de sa mère de ne pas retourner travailler avant l'année suivante. Il ne le fit pas.

"Totalement rétabli, il s'ennuyait à la maison. Il reprit son travail en décembre. Le 20 décembre, il retourna à l'hôpital. il souffrait ­de l'estomac. Il fut opéré immédiatement. sans que la famille en fut avisée."

Il mourut durant la nuit, la pendule s'arrêta et Takata entendit le bruit de pas dans sa chambre.

 

 

Le ranch PARKER

 

Le ranch Parker est le plus grand de Hawaï. Le terrain depuis le haut de la montagne jusqu'à la plage lui appartient et il emploie de nombreux gardiens de troupeaux.

Apprendre à ces hommes comment soigner les bêtes constitua une expérience nouvelle pour Takata. Mais elle savait enseigner le Reiki et elle l'enseigna à la plupart des mains de ce ranch. Ils lui racontèrent ensuite l'usage qu'ils faisaient du Reiki dans leur travail.

Lorsqu'une vache allait mettre bas, ils l'amenaient dans une étable, restaient auprès d'elle et, lorsque le veau venait au monde, ils l'enveloppaient dans une couverture et lui donnait du Reiki. Ils n'en perdirent plus aucun, ce qui représenta un net avantage pour le ranch.

Les vaches qui produisaient peu de lait recevaient des gardiens des traitements Reiki tels qu'on en donne aux êtres humains. Ils traitaient la tête, l'estomac, les organes vitaux et les organes reproducteurs. Grâce à ces traitements prolongés, elles devenaient plus productives.

Une fois, l'un des gardiens tondait l'herbe lorsque sa tondeuse se bloqua. Sans éteindre le moteur, il sortit la motte de terre qui gênait et aussitôt la lame se remit à tourner à toute vitesse et il perdit un doigt.

 

Lors du cours de Reiki, il avait appris que toute blessure violente peut guérir rapidement. Il ramassa son doigt, le remit en

place, le nouant avec un mouchoir, et le tint ainsi pendant une demi-heure. Il sentit alors passer une pulsation ou une vibration et la douleur disparu. Ensuite l'absence de sensibilité disparu aussi. Il regarda son doigt, il était en place. Il se fit un bandage et ne l'ouvrit pas pendant trois jours. Dès qu'il avait un moment, il traitait son doigt. Lorsqu'il défit le bandage pour montrer le doigt à Takata, il ne restait même plus une cicatrice. Il déclara : "Mon doigt étant totalement guéri, nous pouvons rire de cette histoire. J'ai failli avoir un doigt en moins. J'attribue cette chance au Reiki."

Takata apprenait ces réussites avec joie car elle savait que le Reiki agit sur tout ce qui est vivant, les animaux et les végétaux tout comme les êtres humains.

 

 

Un bébé avec une taie

 

L'une des dames qui écouta sa conférence du dimanche manifesta le désir de suivre le cours qui commençait le lundi et se terminait le vendredi.

Elle expliqua à Takata : "Mon fils aura un an vendredi prochain. Il est né avec une taie[1] sur l'oeil. Je suis restée un peu plus longtemps à l'hôpital en espérant que cette taie allait disparaître, mais ce ne fut pas le cas. J'ai demandé au médecin si je devais le laisser à l'hôpital et il m'a répondu que dans le mesure où je devais le nourrir, il valait mieux que je l'emmène et que je revienne le montrer huit ou quinze jours plus tard quand la taie serait partie."

Elle montra précisément les dates sur un calendrier. Après huit jours à la maison, la taie se déplaça sur l'autre oeil, puis elle revint la semaine suivante sur l'oeil droit et ainsi de suite. Le bébé eut cinquante-deux taies en une année.

Takata demanda : "Quel genre de bébé est-ce ?".

La dame répondit : "Il pleure beaucoup, il est très difficile à satisfaire. Très malheureux. Si vous me promettez que les taies partiront, je veux apprendre.".

Takata s'exprima ainsi : " Je ne promets rien, je ne vais pas vous délivrer de garantie car je ne suis qu'un être humain parlant à un autre être humain. Que se passera-1-il si vous ne faites pas ce que je vous enseigne?. Qui sait?. Vous devez avoir foi en Dieu. Le Reiki est le pouvoir de Dieu. Qui êtes-vous et qui suis-je pour mettre en doute le pouvoir de Dieu?. Pour un bébé d'un an, le Reiki devrait agir très vite. Nous allons chercher la cause. La taie est l'effet. Si vous découvrez et traitez la cause, il n'y aura plus d'effet. La taie doit partir.".

Takata accompagna la dame chez elle et regarda comment elle nourrissait son bébé et lui donnait le biberon. Ensuite elle le coucha. Il n'était pas bon dormeur et se réveillait en général au bout de deux heures en hurlant.

Lorsque Takata fut certaine qu'il dormait, elle vint vers le berceau et commença à le traiter. Elle travailla une dizaine de minutes sur ses yeux, puis sur son front, ses oreilles, derrière et devant, son estomac, son foie, son pancréas et ses organes internes. Il ne se réveilla pas lorsqu'elle le retourna, à la grande surprise de sa mère.

En lui traitant le dos, Takata nota : "Ses reins ne fonctionnent pas tous les deux de manière égale. Il a un terrain acide et un peu plus de toxines que la normale pour un bébé. Je suis sûre que si vous changiez légèrement son régime, il se débarrasserait de toutes ces toxines. Il va vous falloir beaucoup de couches."

Elle traita les reins durant trois quarts d'heure, puis elle retourna dans la cuisine où les deux femmes attendirent le réveil du bébé. Takata ne tarda pas à dire : "Maman, je crois que votre bébé est réveillé.". Elles ouvrirent doucement la porte, s'attendant à ce qu'il se mette à hurler en se réveillant. En réalité, il se promenait dans son berceau, un canard en plastique à la main. Il ne leva même pas la tête à leur entrée.

Takata invita la mère à préparer son bain, des habits propres et beaucoup de couches. Le bébé dégageait une terrible odeur. Pourtant il souriait et jouait gaiement. Même dans le bain, il continua à s'amuser avec son canard en plastique. Sa mère l'habilla et lui donna un biberon de jus.

Le lendemain, elle raconta à Takata que la taie régressait. Takata le traita encore trois fois et elle disparut. Ses conseils à la mère furent les suivants : "Maintenant que vous savez le faire, traitez l'estomac, le foie, les reins, puis le rectum. Remontez le long de ses jambes vers les organes inférieurs. Ainsi vous le désintoxiquerez. Ne lui donnez pas en même temps la nourriture solide et liquide. Donnez le lait à part. puis les autres aliments à part aussi. La digestion sera meilleure parce qu'il n'y aura pas de fermentations.".

La taie ne se reforma plus jamais.

 

 

Une grosseur

 

Deux des étudiants les plus enthousiastes du centre à Hilo étaient une dame de cinquante-deux ans et son mari de soixante-deux ans. Un jour, ils demandèrent un traitement pour la dame. Elle raconta: "Je reviens de chez le docteur.".

"Que vous a-t-il dit?" s'enquit Takata.

"Que je me prépare à l'idée d'être opérée car j'ai une grosse tumeur".

La réaction de Takata fut la suivante : "Vraiment?. Laissez-moi vous traiter, voyons de quoi le Reiki est capable. Avez-vous des symptômes? Souffrez-vous?"

"Non, répondit la dame, je ne souffre pas, mais je n'ai pas d'appétit. Parfois j'ai mal à la tête et il m'arrive aussi d'avoir des nausées le matin."

"Est-ce que vous vomissez?"

"Oui, de la bile très amère et je suis toute à l'envers comme si j'avais le mal de mer. J'ai de la peine à tenir debout parfois. Cela dure depuis un certain temps et j'ai pensé que je devais consulter mon médecin.".

Très calme, Takata ferma les yeux et se concentra sur l'avant du corps de la dame. Lorsque sa concentration se porta sous le nombril, elle perçut une grosseur importante. Elle confirma : "En effet, c'est une grosseur importante, mais je suis sûre que vous n'avez pas besoin de vous précipiter chez un chirurgien car il a fallu des mois à cette grosseur pour atteindre celte taille. Pourquoi n'attendez-vous pas un peu avant de vous décider pour l'opération?".

 

" Qu'en pensez-vous ?" demanda la dame.

Takata répliqua : "J'aimerais que vous reveniez quatre fois. .Je suis sûre que vous n'aurez plus de nausées et que vous vous sentirez mieux. Vous vous sentirez plus d'énergie et un mental plus léger parce que je pense que l'opération n'est pas nécessaire. J'ai le pressentiment que cette histoire va se terminer par un très heureux évènement."

La dame regarda Takata droit dans les yeux : " Que voulez-vous dire ?"

En entendant le mol bébé, elle rougit jusqu'aux oreilles et s'exclama : " J'ai cinquante-deux ans, vous savez. C'est terrible ! Le docteur a parlé d'opération, puis j'arrive ici et, comme s'il s'agissait d'une grosse plaisanterie, vous parlez d'heureux évènement!"

Tournant les talons, elle se précipita jusqu'à sa voiture. Takata s'élança à sa suite en disant : " Je ne voulais pas vous blesser. Ne vous fâchez pas. Que se passe-t-il ?".

Le mari lui ouvrit la portière et la claqua sur elle, puis se tourna vers Takata pour lui demander des explications. " Ma femme est hors d'elle. Que lui avez-vous clil pour la mettre dans cet état ?".

Le regardant droit dans les yeux, Takata lui répéta ce qu'elle avait dit en terminant par : "...elle va avoir un bébé. "

La dame regardait Takata d'un air furieux. Celle-ci lui suggéra : " Détendez-vous. Vous avez un bon mari. Je sais que votre plus jeune fils a vingt et un ans. "

Le mari décida : " Nous maintenons le rendez-vous de demain. ". Et sur ces paroles, il partit rouge comme une pivoine.

La dame revint le lendemain pour son traitement. Elle dit avoir passé une bonne nuit, sans nausée ni migraine, et avoir même pu prendre un copieux petit déjeuner. Elle s'excusa de sa crise de rage, expliquant à quel point l'annonce l'avait choquée.

Takata lui dit: " Vous devez supprimer le lait et le jus d'orange. Si vous en prenez, ils vont faire des ravages. Le lait va immédiatement cailler, ce qui vous donnera des gaz. La vésicule biliaire en sera affectée. Pour ma part, je vais tonifier votre vésicule biliaire afin que la bile aide mieux à la digestion. Vous n'aurez plus de malaises matinaux. Et puisque votre mari a appris le Reiki, il pourra continuer après moi. "

Cette femme eut une grossesse facile et accoucha sans problème d'un garçon. Lorsque cet enfant eut cinq ans, elle l'habilla en marin, lui donna un cartable avec cahiers et crayons et l'amena à Takata. " Madame Takata, dit-elle, il va rentrer à l'école. Il est si intelligent que son maître n'aura aucune difficulté avec lui. C'est un heureux caractère. une bonne nature."

Takata fut ravie d'apprendre que la mère comme le fils jouissaient d'une santé florissante. Ils vivaient dans un petit village et le mari devint connu comme l'un des meilleurs praticiens de Reiki de la région.

 

 

Desc couples stériles

 

Un couple marié depuis dix-huit ans n'avait pas d'enfant. Il ccommençait à désespérer de pouvoir fonder une famille. L'épouse avait quarante-huit ans et le mari la cinquantaine lorsqu'ils prirent contact avec Takata pour savoir si le Reiki pouvait les aider.

La réponse de Takata fut celle-ci : " Je suis certaine que si l'on tonifie votre organisme. vous n'êtes pas trop âgés. Vous désirez tous les deux fonder une famille, alors le mieux est que vous veniez tous les deux pour être traités. Suivez aussi les cours afin de prendre le relais ensuite. "

Ils commencèrent les traitements et, trois semaines plus tard, ils se sentaient mieux, avec plus de vitalité. L'année suivante, ils eurent un enfant.

Lorsque la femme alla accoucher à l'hôpilal, elle demanda à son mari de lui donner chaque jour un traitement de Reiki au lieu de lui offrir un cadeau. L'accouchement se déroula normalement et ce fut une fille en bonne santé. Le traitement de Reiki accéléra le retour des organes à la normale.

Fière, la mère décida d'appeler sa fille " Bouquet de Joie " et demanda Takata d'être sa seconde maraine. Takata répondit :  " C'est un grand honneur. Mais réfléchissez un peu ... lorsque cette enfant ira à l'école, comment écrira-t-elle 'mon nom est Bouquet de Joie' ? C'est trop long pour elle. A la maison. vous pouvez l'appeler 'Bouquet de Joie', mais faites pour elle comme pour tout autre être, donnez-lui un nom qu'elle n'ait pas trop de peine à écrire à l'école ". Elles rirent ensemble de cette histoire. L'enfant grandit et se montra très intelligente et en parfaite santé. Elle portait un nom facile à écrire et à prononcer.

D'autres couples stériles ne tardèrent pas à consulter Takata. Certains étaient mariés depuis huit ou dix ans. Elle conseillait toujours au mari et à la femme de suivre tous les deux les cours afin que chaque fois qu'ils s'occuperaient de leur bébé, ils puissent le traiter en disant : " Ceci entretient la vitalité et la résistance de mon bébé aux coups de froid et aux maladies contagieuses. "

Noël 1948, Takata retourna à Hilo passer des vacances avec sa famille et ses amis qu'elle avait quittés pour vivre a Honolulu.

Une jeune femme vint la trouver et lui dit : " Nous sommes mariés depuis neuf ans, nous voulons une famille. Nous projetons d'adopter un enfant.".

Takata lui demanda : " A quel stade en sont vos démarches pour adopter ? "

Elle répondit : " Nous avons signé les papiers auprès d'un médecin qui nous contactera dès qu'un bébé oriental non désiré naîtra à l'hôpital. "

Takata lui dit : " Si votre désir est sincère, pourquoi ne vien­driez-vous pas vous faire traiter avec votre mari '? Beaucoup d'autres l'ont fait et ils pratiquent le Reiki et ont des enfants. Lorsque vous serez décidée, revenez me voir ".

Le lendemain, on frappa à sa porte. Takata découvrit sur le seuil la jeune femme, une valise à la main. Elle la fit entrer en lui disant : " Je pense que vous devriez rester trois semaines. Je vais modifier un peu votre alimentation et vous traiter. Cela rendra votre corps plus alcalin. On ne peut avoir de bébé avec un organisme trop acide. Vous serez enceinte cette année. "

Les traitements de Reiki commencèrent début février et un garçon plein de vitalité naquit la dernière semaine de novembre. Il était superbe et les parents ravis d'avoir un bébé à eux plutôt qu'un enfant adopté.

Cinq ans plus tard. la femme revint trouver Takata en disant : " Cette fois. nous désirons une fille. Nous sommes très heureux d'avoir notre garçon, mais il a besoin d'un compagnon. " Elle eut un autre garçon et ainsi la famille qu'ils voulaient fut complète. Il y avait à l'hôpital une femme qui désirait vivement un enfant mais avait fait trois fausses-couches. Takata lui conseilla de recevoir des traitements de Reiki avant d'être enceinte. Elle le fit et lors de sa grossesse suivante, elle eut le sentiment qu'elle allait refaire une fausse-couche. Elle se rendit à l'hôpital et fit appeler Takala. Avec les traitements quotidiens et l'aide de Takata, elle parvint à mener la grossesse à terme et donna naissance à des jumeaux.

 

 

Les funérailles

 

Takata balayait son allée de bon malin un jour de 1938 en prévision de ses rendez-vous lorsque le frère de sa voisine arriva au volant d'une voiture. Il venait chercher sa soeur pour l'emmener dans la maison de leurs parents, à une heure de là. Leur mère venait de mourir et ils devaient organiser les funérailles.

La soeur vint les rejoindre, les larmes aux yeux, et s'adressa à Takata : " Madame Takata, j'ai une grande faveur à vous demander. Ma mère est morte ce matin à cinq heures et mon frère est venu me chercher. C'est un grand choc pour moi car je ne pensais pas qu'elle était malade. Elle avait la grippe, mais cela ne semblait pas grave. Aussi ai-je de terribles remords d'avoir pris les choses a la légère. Si vous pouviez m'accompagner pour me soutenir moralement, j'aurai peut-être la force de supporter mon chagrin."

Takata répondit : " Bien sûr, si cela peut vous aider, je viens ". Durant le long trajet la soeur pleura, pleine de remords pour son insouciance et de regrets de ne pas avoir plus fait pour sa mère.

Takata lui demanda : " Pourquoi êtes-vous triste à ce point à cause de la transition de votre mère ? Elle avait soixante-deux ans. C'est un âge normal pur beaucoup de gens."

Le frère expliqua : " Nous l'avons négligée, nous avons été ingrats envers elle. J'ai passé sept ans sur le continent et je ne lui ai   donné beaucoup de bonheur. Je suis revenu il y a peu de temps cl je n'ai pas été capable de lui rendre tout son amour ni de la remercier de l'aide matérielle qu'elle m'a apportée. "

La soeur ajouta : " J'habite à Honolulu et j'ai été trop prise par ma propre vie et mes affaires. J'ai le sentiment de l'avoir négligée et maintenant il est trop tard. Je suis tellement triste. Je ne peux arrêter ni mon chagrin ni mes larmes. "

Assise à l'arrière, Takata en appelait à Dieu : " Si vous avez des oreilles, je vous en prie, écoutez-les, car vous seul pouvez faire quelque chose. "

Lorsqu'ils arrivèrent dans la maison, les voisins étaient nombreux à aider à la préparation des funérailles. Des hommes en chemises blanches avec cravates noires et pantalons noirs portaient à l'intérieur de la maison le cercueil recouvert d'étoffe noire. Certaines personnes confectionnaient les traditionnelles fleurs en papier blanc. Des femmes s'affairaient à la cuisine.

Takata et la soeur entrèrent dans la chambre de la mère. La soeur tomba à genoux, pleurant et s'adressant à sa mère en japonais : " Oka San, pardonne-moi d'arriver trop tard. "

Ne connaissant pas la famille, Takata se sentait de trop et décida de se faire toute petite pour ne pas gêner. C'était pour elle une nouvelle  expérience d'être appelée pour une personne décédée, privée de vie. Ne voyant pas comment consoler ces gens, elle s'assit près du corps de la mère et faute de savoir quoi faire d'autre, elle plaça ses mains sur le plexus solaire du cadavre.

Il était neuf heures du matin. La femme était morte quatre heures plus tôt.

Sur le mur était accroché le permis d'inhumer délivré par le médecin.

Takata travailla sur les organes internes pendant plus d'une heure, en gardant une main sur le coeur.

Vers dix heures et demie, elle commença à percevoir un peu de chaleur autour du nombril ... était-ce un tour de son imagination?  Elle garda les mains sur le corps et pria encore plus in­tensément.

Tout soudain, la vieille dame ouvrit les yeux et poussa un long soupir.

Sans y croire, les mains toujours sur le plexus solaire, Takata se leva et regarda la femme. La voyant battre des paupières, elle lui demanda doucement : " Etes-vous réveillée ? "

La réponse vint après un autre long soupir : " Oh oui, je vous vois. "

Takata se rassit et poussa du coude la soeur qui pleurait toujours, inconsolable. " Arrêtez de pleurer. Séchez vos larmes. Faites très doucement et sur la pointe des pieds le tour du lit. Votre mère ne dort plus. Elle est en vie et réveillée. "

La fille s'écria : " Oka San ! "

Et la femme se mit à murmurer : " J'ai entendu quelqu'un m'appeler. J'étais presque passée par le petit trou dans le tunnel. Je me suis arrêtée à temps. Je vous ai entendu m'appeler et je suis revenue. "

La soeur appela doucement son père qui accourut au chevet de son épouse.

La dame récemment défunte se redressa et déclara : " J'ai faim. Je voudrais des saimin[2]."

Avant que le mari ne ressorte préparer les saimin, Takata lui fit un signe et montra le permis d'inhumer sur le mur. Il se glissa jusqu'à cet endroit à la manière d'un crabe, décrocha discrètement le papier et le glissa clans sa poche à l'insu de sa femme.

Takata la traita encore pendant une heure, elle n'en revenait pas du pouvoir de Dieu.

Le père retourna posément dans le salon et demanda aux femmes de sortir le cercueil et les fleurs et d'aller les brûler dehors. NOUS N'EN AVONS PAS BESOIN !. Il demanda aussi à toutes les personnes de partir sans bruit, une par une.

Takata revint traiter cette femme encore deux fois tandis qu'elle reprenait des forces et de l'appétit. Son fils apprit le Reiki et la traita quotidiennement. Lui et sa soeur se souvenaient de ce qu'ils avaient dit dans leur chagrin et étaient extrêmement heureux d'avoir l'occasion de faire quelque chose pour leur mère. Ils firent des projets et, six mois plus tard, leurs parents purent retourner au lapon, chargés de cadeaux, ananas, chocolat, café et sucre, pour leurs amis.

QUELLE JOIE IMMENSE ET QUEL BONHEUR !

Takata dit : " Avec le Reiki. nous ne perdons pas l'espoir. Tant qu'il reste une étincelle de vie, nous travaillons plus fort et implorons les bénédictions de Dieu. "

A la fin des traitements, elle demanda à la mère : " Lorsque vous étiez dans un profond sommeil. où étiez-vous ? Vous rappelez-vous ce qui vous est arrivé ? "

Elle répondit : " Je me le rappelle très bien. Lorsque j'ai perdu conscience, je me suis retrouvée dans un espace différent où j'étais transportée très vite dans l'air. Je ne souffrais pas. J'ai vu un tunnel doté d'une large ouverture. Il était très long, avec une lumière tout au bout. Le tunnel était si étroit que je me demandais comment j'allais pouvoir passer et je savais que si j'y allais, je ne pourrais jamais revenir. J'ai essayé de prendre ma décision : y aller ou résister. C'est à ce moment que j'ai entendu la voix de ma fille qui m'appelait : 'Maman. maman.' Elle était si malheureuse, elle souffrait tellement que je suis revenue. Ce fut un sommeil tellement long qu'à mon réveil, la première chose dont j'ai pris conscience a été ma faim. "

Son rétablissement fut stupéfiant : elle se remit totalement. Son cerveau n'avait subi aucune atteinte. La fièvre et les douleurs avaient disparu.

Après avoir savouré les charmes de leur cher Japon pendant six mois, le couple revint à Kauai. La femme était entreprenante. Elle avait déjà une boutique. Elle le y ajouta un rayon de saimin et un petit bar à limonade. Elle acheta ensuite de beaux locaux de travail pour son fils et mena jusqu'au bout une vie pleine et active.

 


5 - LE POINT DE VUE DE FRAN BROWN

 

 

 

Les enseignements du Reiki

 

Chaque initiation remplit chaque personne de toute l'énergie Reiki que son corps peut contenir. Ainsi, les initiations doivent avoir lieu des jours différents afin que le corps puisse intégrer et contenir encore plus de cette énergie. Avez-vous jamais été rempli de la lumière de l'énergie de l'Amour Inconditionnel au point que vous pensiez que vous alliez exploser... ou quelque chose de similaire ? Les initiés font l'expérience de nombreuses sensations différentes à ce moment-là. Ceci est la raison principale pour étaler les cours de Reiki sur au moins trois jours différents, à raison de plusieurs heures par jour. Une autre raison pour procéder ainsi est qu'il faut du temps pour assimiler le message présenté, même s'il est possible que l'apprentis­sage soit facile et rapide pour ceux qui viennent aux cours.

Des changements spirituels, émotionnels et physiques très profonds sont suscités par les initiations. Il faut du temps au corps pour s'y ajuster. Il n'est pas aisé de saisir la profondeur et le pouvoir mis en oeuvre à ces moments-là. Ce n'est que lorsque l'initié a donné des traitements, chaque jour, pendant un certain temps, qu'il peut en prendre conscience. C'est pourquoi le docteur Hayashi exigeait de chaque initié qu'il travaille à la clinique Reiki au moins quelques heures par semaine, pendant plusieurs mois, après le cours.

De nos jours, on entend beaucoup parler de vivre un jour à la fois. Le docteur Usui disait déjà cela aux gens, il y a plus d'un siècle. Prendre la vie un jour à la fois. Peu importent les défis et les épreu­ves, mettez tous vos efforts à prendre en charge la situation pré­sente... aujourd'hui. Si vous savez vous y prendre avec les responsa­bilités et les opportunités que vous rencontrez aujourd'hui, vous saurez aussi le faire avec celles qui viendront à vous demain. Celles que vous avez ou n'avez pas assumées hier sont passées... envo­lées... ne leur donnez pas d'énergie. Mettez votre énergie dans ce qui se passe aujourd'hui.

Lorsque l'on s'est habitué à vivre un jour à la fois et que l'on a découvert tout le succès que cela apporte, il est peut-être temps

d'essayer d'en venir à vivre en accord avec l'un des préceptes du Reiki.

On peut utiliser n'importe quelle méthode en usage. si elle est adaptée. pour séparer le soi des émotions : en se rendant compte que le soi est la personne et que l'émotion est un état dans lequel on s'implique par choix. Lorsque l'on devient impliqué dans la colère, il n'y a aucun choix d'action à faire... il y a seulement de la réaction... ce qui veut dire que la personne ou l'action qui a déclenché le mécanisme de la colère a tout le pouvoir.

On peut se poser la question suivante : si quelqu'un utilise son énergie pour activer les mécanismes de la colère et la provoquer chez une autre personne, va-t-il faire bon usage de l'énergie supplémentaire donnée par la personne en colère ? Occasionnellement, on peut servir une bonne intention en donnant de l'énergie à sa colère. Mais la plupart du temps, ce n'est pas le cas et l'on ne fait que générer un malaise.

Lorsque l'on vit un jour à la fois, une grande partie du stress disparaît. On atteint un degré de bien-être plus élevé, sans les inconvénients de la colère.

L'inquiétude est ce qu'il faut lâcher ensuite, jour après jour. Et comme on sait que nos meilleurs efforts ont été mis à contribution au moment de l'action, l'aboutissement n'a pas vraiment d'importance.

Quelqu'un a dit : " Cela rapporte de s'inquiéter parce que toutes les choses pour lesquelles je me suis préoccupé ne se sont jamais produites. "

Cela est généralement vrai. Seulement la tranquillité d'esprit a été sacrifiée. C'est tellement mieux de dormir sur ses deux oreilles et de se reposer en paix.

On a beaucoup écrit sur l'attitude de reconnaissance. Dresser la liste de toutes les choses désirables qui peuvent venir à l'esprit en dix minutes est parfois stupéfiant. Une pratique quotidienne de cette liste peut ouvrir l'esprit à l'abondance des bonnes choses autour de nous. Il devient aisé de voir que le succès et l'abondance sont là pour combler tous les besoins, mais non pas les avidités. Ainsi se développe une conscience de l'abondance qui remplace la conscience de pauvreté, le sentiment de manque.

Honorer et respecter le Divin, l'Energie Créatrice. l'Amour Inconditionnel qui est au centre de tout ce qui vit : même s'il nous sont efficacement cachés il sont là. dans tout ... Laisser à chaque chose sa propre existence : les parents, les professeurs (même ceux qui vous mettent en colère), les voisins et les autres.Tout ce qui vit mérite d'être honoré.

Vivre honnêtementpeut aider à apporter une conscience de soi surprenante. Passer une journée entière en observant chaque choix et chaque action à la lumière de l'honnêteté peut être très pénible, voire même inopportun. Cela veut dire qu'il faut s'arrêter à tous les arrêts même lorsque personne n'est en vue. L'honnêteté est en nous et ne se préoccupe pas d'être placée là où les autres peuvent la voir.

En pratiquant le Reiki chaque jour et en ayant des pensées comme celles-là, le praticien va voir de nouveaux mondes s'ouvrir, de nouveaux talents se manifester, des réussites à portée de main et un amour inconditionnel abonder envers toute vie.

Le coeur devient plus léger, car il est constamment rempli de la lumière de l'amour inconditionnel. Les limites artificielles des habitudes quotidiennes tendent à disparaître. Les besoins sont comblés, le superflu s'écarte. La vie d'un praticien change, devient plus claire et plus simple.

Mikao Usui utilisait le nom d'Association de recherche de la Lumière... Une des traductions de l'idéogramme lumière est lumière intérieure.

Ce qui l'intéressait était d'apporter la lumière clc la croissance spirituelle, d'élever la conscience des gens, les aidant à être conscients de leur propre Divinité et de celle de toute vie autour d'eux. Du moment qu'une personne prend conscience de cela, la guérison du corps se produit.

Toute personne, ayant cette prise de conscience, peut placer un désir dans son esprit et observer la matérialisation de sa pensée : par exemple, la cuillère que vous tenez peut se plier doucement comme si elle était faite de cire chaude.

 

 

Les boucles d'oreilles aux turquoises

 

Hawayo Takata était souvent mon invitée à la maison. Une fois, alors que nous étions en train de dîner, elle enleva ses boucles d'oreilles pour les faire passer autour de la table. Elle nous demanda de les observer attentivement et de lui dire ce que nous voyions. Pendant que nous examinions les boucles d'oreilles, elle nous raconta l'histoire suivante:

Ces boucles d'oreilles avec des turquoises, pierres de la grosseur d'une pièce de dix sous montées sur argent, étaient celles qu'elle préférait. Elle étaient de la bonne grosseur pour elle et assorties à son collier de turquoises.

Cette année-là, c'était très à la mode de porter des bijoux de couleur turquoise montés sur de l'or. Elle décida alors que ses boucles d'oreilles favorites seraient montées sur de l'or au lieu de l'argent, comme c'était le cas.

Elle apporta ses boucles d'oreilles chez un bijoutier d'Honolulu et lui demanda : " Voulez-vous, s'il vous plaît, modifier ces boucles d'oreilles pour moi ? Je désire les avoir montées sur de l'or. "

Le bijoutier répondit : " Rapportez les en février et je ferai le travail. Actuellement, c'est l'affluence de Noël. Mais après Noël, j'aurai plus de temps libre pour faire la modification. "

Elle se réjouissait beaucoup à l'idée de porter ses nouvelles boucles d'oreilles montées sur or. En février, comme convenu, elle rapporta ses boucles d'oreilles au bijoutier. A ce moment-là, il les examina avec soin et lui dit : " Il ne sera pas nécessaire de les remonter sur de l'or. Elle le sont déjà. ".

A la suite de cette remarque, les personnes présentes au dîner regardèrent de nouveau les boucles d'oreilles. Toutes s'accordèrent pour dire que le métal entourant les turquoises était lourd et d'un jaune brillant. Seulement le métal de la pince ressemblait à du métal blanc. Vous savez sûrement que quiconque sertirait une pierre précieuse sur de l'or ne poserait pas une pince en métal blanc à l'arrière ! Ce serait de mauvais goût.

Il y avait plusieurs lignes dans les turquoises, comme c'est le cas pour ce genre de pierres.

Des années plus tard, à l'occasion d'une autre visite de Takata, les mêmes boucles d'oreilles firent le tour des invités, à nouveau, avec les mêmes observations faites et suivies de la même histoire. C'est seulement à ce moment-là que tous purent voir que la pince en métal blanc venant en contact avec l'oreille, était maintenant d'un jaune d'or brillant et que les lignes à l'intérieur des pierres avaient disparu. Les pierres étaient alors d'un bleu clair transparent.

 

 

L'anneau

 

Le mois de janvier 1979 a été très froid et le Middle West américain a reçu de fortes précipitations de neige. Takata et moi avons été confinées dans sa demeure pour une semaine à cause la de neige, cela au moment où je suivais ma formation pour devenir maître de Reiki. Plusieurs semaines plus tard, nous avions un cours de Reiki à Phoenix, Arizona. L'enseignement en équipe était la méthode privilégiée par Takata pour aider un nouveau maître de Reiki à devenir un professeur aguerri. Cet engagement à Phoenix était une excellente opportunité offerte à Takata de se sortir de la neige et de donner un cours dans un coin du pays où la température était plus chaude.

Quand elle arriva à l'hôtel où devait avoir lieu le cours de Reiki, elle enleva de son doigt un anneau qu'elle portait et me demanda : " Quelle est la couleur de cet anneau ?"

Après une observation attentive de cette petite bande de métal unie, à la surface de laquelle il y avait quelques marques, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un métal blanc, mais pas aussi pur que l'argent massif'. Quand j'ai demandé à Takata s'il s'agissait de son alliance, elle m'a répondu: " Oh, non. C'est un petit anneau bon marché que j'ai acheté dans un temple pour un ou deux dollars."

Le mercredi, c'était la soirée d'information pour tous ceux et celles qui désiraient en connaître davantage au sujet du Reiki. Les jeudi, vendredi, samedi et dimanche étaient les journées de cours de Reiki. Takata expliquait aux gens que chaque cours durait deux heures, mais il y avait tellement de choses à dire et à enseigner qu'ils duraient en fait quatre heures chaque jour.

A la fin du dernier cours, elle enleva son anneau et le fit circuler parmi les élèves afin que chacun puisse le voir de près. Elle disait : " Regardez-le bien et dites-moi ce que vous voyez. "

Après l'avoir bien examiné, chacun disait : " C'est un anneau en or, avec un petit motif tout autour."

Quand ce fut mon tour, j'eus comme un choc en sentant le poids et en voyant la couleur jaune de l'anneau qu'elle m'avait montré quelques jours plus tôt et qu'elle portait pour vaquer a ses occupations personnelles et donner un cours de Reiki.

Takata était toujours honnête dans ses enseignements et dans ses rapports avec les gens. Vivre honnêtement est un des principes en Reiki. Et on peut dire qu'elle vivait vraiment en accord avec les principes du Reiki. Elle n'était pas du genre à profiler des gens. Elle voulait simplement partager avec autrui un phénomène dont elle savait qu'il peut se produire.        

Hawayo Takata était un être très spirituel. Enseigner le Reiki et aider les autres avec le Reiki a avoir une meilleure santé était l'objectif de sa vie et c'est ce qu'elle a pratiqué pendant plus de quarante ans. Elle désirait le mieux-être pour chaque personne avec laquelle elle avait un contact. Il y avait beaucoup de rémissions spontanées qui se produisaient après qu'elle n'eut parfois donné qu'une séance de Reiki à une personne. En fait, c'était le résultat auquel elle s'attendait et, habituellement, elle l'obtenait. Elle disait toujours : " Ce n'est pas moi... pas moi... pas moi qui produit la guérison, mais le Pouvoir Divin qui passe à travers moi."

Toutes les éludes que j'ai faites, depuis plusieurs années, m'ont maintenant amenée à conclure que l'esprit a de loin plus de capacités que nous, les humains, nous pouvons les appréhender et les utiliser. Découvrir de nouvelles façons d'utiliser cet outil de grande valeur donne du piquant à la vie quotidienne. Si vous pouvez le faire, je peux le faire est une maxime essentielle de cet enseignement.

En me rappelant ce fait, j'ai commencé a porter un anneau en argent, avec l'espérance de le voir tourner en or. Une semaine plus tard, la couleur de l'anneau était encore argent. Pas de changement de couleur. Peut-être qu'une autre vingtaine d'années de pratique du Reiki, de méditation quotidienne et de prières va m'amener à cet état de conscience intérieure qui va faire que ces choses-là vont se produire. Par ailleurs, peut-être que cela ne se produit pas lorsque le phénomène devient trop important pour le praticien ou la praticienne en Reiki ; en fait, lorsqu'il y a une trop grande implication de l'égo. Faire en sorte que les choses soient changées en or n'est pas ce qu'est le Reiki ni ce qu'il doit être. Ce n'est non plus rien de ce qui donne au praticien ou à la praticienne le statut, la richesse et la gloire. Toutes ces attitudes font obstacle aux bienfaits du Reiki.

Le Reiki, c'est l'amour inconditionnel, et lorsque c'est offert à quelqu'un comme tel, la guérison se produit. Takata nous a enseigné à invoquer l'énergie Reiki, à porter attention à ce que l'on fait et donner un bon traitement ; ensuite, remettre le tout entre les mains de Dieu. Laisser à Dieu le soin de choisir la façon dont la guérison se produira. En d'autres termes, ne dites pas à Dieu comment faire ce qu'il a à faire. Et, surtout, rappelez-vous toujours que la mort est aussi une forme de guérison.

 

 

Les réactions

 

Chaque fois que Takata donnait un cours, elle parlait de « réactions ».

Au début des traitements de Reiki, une grande transformation a lieu et toutes les énergies du corps sont affectées à mesure que le corps physique commence à s'auto-désintoxiquer. La purification du corps physique débute lorsque les organes vitalisés reviennent à la normale. On appelle cela la réaction et quand cela est terminé, le corps est beaucoup plus normal et est alors capable de se guérir. La réaction indique que la guérison est en bonne voie de se produire.

Des choses oubliées depuis longtemps peuvent refaire surface, faisant ainsi remonter beaucoup d'émotions. C'est à ce moment-là qu'il faut s'en occuper, pardonner à la situation et lâcher prise.

La croissance sprituelle s'accélère tandis que de nouvelles idées surviennent et que les choses qui ne sont plus nécessaires disparaissent. Même le choix des amis avec lesquels on passe du temps semble changer.

Avec cette introspection, la conscience de soi grandit et des dons subtils se manifestent. mettant ainsi en évidence de nouveaux talents. La guérison s'opère à plusieurs niveaux.

 

 

Conversations avec Takata

 

Au cours des sept années durant lesquelles j'ai connu Hawayo Takata, nous avons eu de nombreuses occasions de nous entretenir au sujet du Reiki, de sa pratique et de son but.

Hawayo Takata a dédié sa vie au Reiki et plus spécifiquement au Système Usui de Guérison Naturelle. Dans la langue japonaise, Reiki veut dire Esprit, qui est utilisé pour parler de la force de vie universelle, cette énergie qui vit à travers chacun de nous. La méthode spécifique ou « l'initiation » pour introduire ce « système » servant a promouvoir la guérison chez une autre personne a été donnée à Usui au cours de sa vision. Celui-ci a désigné Hayashi qui, à son tour, a chargé Takata de garder ce système intact.

Takata nous a appris à traiter le Reiki avec tout le respect qu'il mérite. L'information transmise est sacrée. Elle répétait souvent : " Traite le Reiki avec tout le respect qui lui est dû et n'en retranche rien ". Apprendre le Reiki lui a coûté cher au cours des années 1936 - 1938 et elle a exigé de ses maîtres de Reiki la promesse que les prix demeurent les mêmes, en dépit du fait que le coût de la vie a augmenté de façon considérable au cours de toutes ces années.

Hayashi a enseigné à Takata à donner un traitement dans un ordre précis et avec une manière de placer les mains, commençant par la tête, traitant du haut vers le bas pour le devant du corps, puis de la même façon pour le dos, en terminant par le traitements des endroits particuliers. c'est-à-dire où il y a des problèmes. Takata a pratiqué quotidiennement cette méthode en compagnie d'autres praticiens et praticiennes, durant une année complète. Elle a alors découvert que son intuition lui procurait de plus en plus d'inormations. Elle a continué à pratiquer le Système Usui comme un moyen de prévention et nous a dit d'être à l'écoute de notre intuition.

Elle remerciait continuellement Dieu pour tout ce qu'elle recevait et elle s'appliquait toujours dans ses prières et ses méditations   quotidiennes à affirmer : " Ce n'est pas moi, je... je... qui effectue la guérison, mais plutôt le pouvoir divin qui passe à travers moi et qui guérit ". Elle m'a dit de placer mes mains comme elle me l'avait enseigné, de faire confiance à mes mains et de permettre à l'Energie Reiki de circuler en moi à travers les vêtements du client. sans jamais me préoccuper de quand ni comment la guérison pourrait se produire. En d'autres termes, ne pas dire à Dieu comment faire son travail.

Elle a beaucoup insisté sur l'importance de rester humble parce que le puissant désir de pouvoir de l'EGO et le besoin de reconnais­sance créent un blocage qui empêche la guérison de se produire. Takata n'aurait pas permis de prendre même un petit verre de vin avec le souper à la fin d'une journée de cours de Reiki, en insistant sur le fait que l'Energie Reiki ne doit jamais être mêlée avec tout autre type d'énergie. Il y a plusieurs voies possibles pour retourner à la Source. Toutes ces voies fonctionnent lorsque le protocole applicable à chacune d'elles est suivi. Le Reiki est l'une de ces voies, et il ne doit pas être mêlé avec une autre énergie, même s'il semble y avoir une certaine compatibilité.

Takata nous a enseigné à traiter le Reiki avec tout le respect qu'il mérite. L'information transmise d'un maître à un autre est sacrée. Elle a insisté pour que nous utilisions le Reiki avec tout le respect qui lui est dû et pour que nous ne fassions rien qui puisse le diminuer.

Le Reiki, c'est l'amour inconditionnel. De quoi d'autre peut-on avoir besoin ?

 

 

Aujourd'hui et demain

 

Le 12 décembre 1980, Hawayo K. Takata a fait sa transition. Un an après cet événement, en 1981, ses Maîtres de Reiki se sont réunis durant une semaine à Hawaï. Pour plusieurs d'entre eux, c'était la première fois. A la fin de la rencontre, un office anniversaire a eu lieu au temple bouddhiste, à Hilo, où ses cendres ont été déposées.

Elle nous a laissé un cadeau magnifique, le SYSTEME USUI DE REIKI, avec l'espoir que nous en prendrions un aussi grand soin qu'elle en a pris et que nous le mettrions à la disposition du monde.

 


 

 

 

 

 

 

 

LE REIKI PRODUIT LA JOIE,

LA SECURITE ET UNE BONNE SANTE

 

 

JUSTE AUJOURD'HUI ...

NE TE METS PAS EN COLERE

 

 

JUSTE AUJOURD'HUI ...

NE TE FAIS PAS DE SOUCIS

 

 

HONORE TES PARENTS, TES PROFESSEURS, TES VOISINS, ET COMPTE TES NOMBREUSES GRÂCES

 

 

GAGNE TA VIE HONNETEMENT

 

 

SOIS BIENVEILLANT ENVERS TOUTES LES CHOSES VIVANTES

 

 

Docteur Mikao Usui

 

 

 

Lorsque ces règles sont suivies quotidiennement, le corps réagit et quoi que nous désirions atteindre vient à notre portée.

Takata nous a appris à vivre le Reiki: une vie agréable, joyeuse et douce pour une bonne santé, pour la joie et la longévité que, tous, nous recherchons.

 


 

 

 

FRAN BROWN a vécu la plus grande partie de sa vie clans la région de la Baie de San Francisco. où elle s'est mariée. Elle y a élevé trois garçons, puis est devenue veuve. En 1972, elle a commencé une recherche spirituelle qui l'a conduite à une prise de conscience de ses propres dons de guérison. Elle a rencontré Takata en 1973, à San Francisco, et elle est devenue, en janvier 1979, le septième maître de Reiki que Takata a initié. Elle a dédié sa vie au Reiki et à son enseignement, voyageant a travers le monde, allant vers les gens qui veulent apprendre le Reiki.

 

Fran a écrit: Enseigner est une voie; mais ce n'est pas le but de la plupart des praticiens de Reiki, et c'est tout à  fait normal. Ce monde a grand besoin de ceux qui peuvent aider à changer le cours d'une vie personnelle pour l'orienter vers une meilleure santé. Aijourd'hui, il y a beaucoup de praticiens qui contribuent à ce que des guérisons comme celles mentionnées dans ce livre se produisent. Plusieurs d'entre eux peuvent expérimenter des phénomènes similaires à ceux décrits dans les histoires qui y sont racontées. Tous y trouvent certainement une accélération de leur croissance personnelle. Des Centres de Reiki existent en de nombreux endroits, avec l'espoir que cette offrande subtile d'amour inconditionnel puisse atteindre tous ceux qui la recherchent.

 

Pour contacter Fran Brown :

2228 South El Camino Real # 17, San Mateo, CA, 94403, U.S.A.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

EN L'ABSENCE DE REEDITION DE CET OUVRAGE,

DES COPIES PIRATES ONT DONC ETE TIREES.

ELLES SONT MISES A DISPOSITION DES DIPLOMES

PREMIER DEGRE DE REIKI ALLIANCE PAR LA

DIRECTION INTERGALACTIQUE DES EDITIONS UNIVERSELLES

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[1] Tache blanche, opaque, sur la cornée.

[2] nouilles